@herve_hum
« Vous sentez vous responsable de vous même vis à vis des
autres ? »
Assez peu. Je me sens
responsable vis-à-vis de moi-même, et sans grande conviction, en maintes
circonstances.
« Et ne croyez vous pas que les
3/4 des gens sont déjà responsables ? »
Si c’est le cas, ils cachent bien leur
jeu.
L’homme est naturellement irresponsable
et il en administre la preuve à journée faite. Je n’en retiendrai qu’un seul
exemple, son irresponsabilité vis-à-vis de lui-même : il suffit de
considérer ce qu’il mange, ce qu’il boit, ce qu’il fume – comportement stupide
s’il en est -, ce qu’il ingère comme médicaments et comme stupéfiants, ce qu’il
consomme dans tous les domaines, du dernier i-phone à la bagnole
surdimensionnée en passant par l’électricité, pour s’en convaincre.
On pourrait aussi parler de dégradation
de l’environnement, de comportements à risques, de choix politiques, de problèmes
de couple, de relations de voisinage… Dans tous ces domaines, et j’en oublie, l’irresponsabilité
triomphe en permanence, de la loge de la concierge au palais présidentiel.
Et cela fait que ce que vous appelez la
responsabilité et le développement de son sens ne m’inspirent aucun
commentaire. Nos visions de l’homme sont diamétralement opposées, et si j’admets
volontiers que l’immense majorité des hommes est capable de responsabilité
ponctuelle et ciblée, c’est toujours sous l’aiguillon de la peur d’une sanction
quelconque, licenciement, maladie, amende ou prison.
Si je considère la marche du monde, il
m’apparaît que la règle reste l’irresponsabilité, et la responsabilité l’exception
à laquelle l’homme se soumet lorsqu’il a le sentiment que les avantages l’emportent
largement sur les inconvénients.