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Commentaire de Po-houen Wou-jen ????

sur Plateau de Gizeh et géométrie sacrée


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Le fou de T'chou Po-houen Wou-jen ???? 7 août 2015 12:47

@ Ceux qui ont les pieds solidement ancrés sur Terre

 
J’aurai plusieurs objections en ce qui concerne les propos qui ont été ici proférés.

 
1. Si l’on suit le discours scientifique contemporain, la pyramide est un tombeau royal. Il s’agit donc d’un édifice religieux et, qui plus est, faisant anciennement l’objet d’un culte. Donc, la géométrie ayant conduit à l’élaboration des plans de l’édifice est dite "sacrée", car correspondant à un certain cahier des charges, qui obéit aux croyances de ses concepteurs, ainsi que du groupe partageant ces mêmes croyances.
Conclusion :
Ce n’est pas le nombre mathématique qui est en soi sacré, mais la valeur que l’on a accordé à un tel nombre, dont les concepteurs ont choisi de mettre en avant.

 
2. Définition du sacré (wikipédia) : Le sacré est une notion d’anthropologie culturelle permettant à une société humaine de créer une séparation ou une opposition axiologique entre les différents éléments qui composent, définissent ou représentent son monde : objets, actes, espaces, parties du corps, valeurs, etc. Le sacré désigne donc ce qui est mis en dehors des choses ordinaires, banales, communes ; il s’oppose essentiellement au profane, mais aussi à l’utilitaire.
Conclusion : Si vous considérez la pyramide dite de Khéops, la dernière des merveilles du monde antique encore debout comme ordinaire, banale, c’est votre opinion. Mais est-elle utilitaire ? Si l’on considère que c’est un tombeau royal, en faisant intervenir des éléments tels que les salles ridiculement petites comparé à l’édifice, le fait qu’il n’y ait aucune inscription à l’intérieur, etc... Elle n’est certainement pas construite de manière utilitaire.
D’autre part, le sacré n’est pas forcément lié au "religieux" (entendons ici, un culte constitué en Église), mais peut-être lié à une tradition mythologique ou idéologique.
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Nota benne :
On ne peut définir le sacré comme un sacrement. (cf. "après tout toi qui titre"sacré" ce qui ne l’est pas forcément, et surtout selon quel sacrement ?"). Peut-être que le dictionnaire du CNRTL a été ici consulté, mais il y a confusion entre le verbe "sacrer" et le substantif "sacré". D’autre part, la définition de wikipédia, reprend dans des termes simples, accessible à tous, celle de Mircea Eliade, qui fait autorité dans le milieu universitaire.

 
3. rappel : religion = secte qui devient majoritaire

 
Ici deux rappels s’imposent.

 
Religion / Culte / Église ne doivent pas être confondus. Une religion c’est un ensemble de croyances soit propre à un individu, soit partagée par un groupe d’individus. Un culte, c’est lorsque ces croyances sont organisées autour de rituels symboliques, effectuées par soit un individu, ou un groupe. Enfin, une Église désigne un ensemble de croyances, de pratiques cultuelles, faisant l’objet de dogmes devant être respecté par les fidèles.

 
2ème Rappel : (toujours wikipédia) Le mot secte a d’abord désigné soit un ensemble d’individus partageant une même règle de conduite, une même doctrine philosophique, religieuse etc., soit un groupe plus ou moins important de fidèles qui se sont détachés de l’enseignement officiel d’une religion et qui ont créé leur propre doctrine. Une secte peut aussi désigner une branche d’une religion, une école particulière. En ce sens, ce mot n’a rien de péjoratif.

 
Conclusion : N’invoquons pas ici Karl Popper et son épistémologie évolutionniste, mais on peut dire, en substance, que la science moderne est une secte, comme n’importe quel groupement de personnes qui ont en commun des règles de conduites similaires. On peut aller plus loin, et dire que la science est une religion, voire même une Église, car les dogmes qui sont les siens (et qu’elle détient comme irréfutable) peuvent, et l’histoire le démontre, évoluer. Après, il ne faut pas non plus dire qu’il faut accorder plus de crédit à une quelconque église que dans la science moderne, car ses bases sont quand même, et ici nous touchons à un consensus quasi-général (faisant donc acte de foi), plus fiable que d’autres Églises. Dire que la mathématique est un langage universel, et donc, la qualifier de science dure (càd parfaite), c’est un fait, mais il ne faut pas oublier que celle que nous utilisons dans notre vie de tous les jours est une construction humaine, et donc potentiellement sujette à caution (par exemple, en ce qui concerne la théorie : la géométrie non-euclidienne).

 
4. Un bon français, en tant qu’héritier de la pensée de René Descartes, se doit d’adopter le "doute cartésien" comme mode de raisonnement scientifique. À savoir, douter de ses préjugés, de ses sens. Ce dont il n’est clairement pas appliqué ici.

 
5. Rejeter toute dimension spirituelle comme vous le faites est doublement dangereux. D’abord, cela s’appelle le "scientisme", et mène à de gros vices (je vous renvoie sur l’article référant sur Wikipédia).

 
Deuxièmement, rejeter la part spirituelle de l’homme revient à rejeter ce qui fait de lui un humain. Non, ce qui "différencie" l’homme des autres animaux ce n’est pas sa grosse boîte crânienne, sa faculté de penser, notre conscience (comme on nous l’enseigne en cours de philo en terminal). C’est très extrêmement péremptoire et prétentieux comme affirmation ; les recherches de ces dernières dizaines d’années tendent à prouver le contraire, notamment en ce qui concerne les grands primates et mammifères marins. Ce qui fait de nous des hommes, c’est notre capacité extraordinaire à relier (religare) des faits différents entre eux, et à en former un système cohérent. Ce processus d’apprentissage ne prenant, chez nous, tout simplement pas fin (il continue jusqu’à...). Cela ne fait pas de nous des êtres "supérieurs", non certainement pas. C’est juste notre signe distinctif, et cela fait surtout de nous des êtres qui sont doublement responsables vis-à-vis des autres.

 
6. Tous les plus grands enseignements spirituels de par le monde disent tous que l’on ne doit pas manquer de respect, ou dire du mal d’autrui, et surtout le fait de ne privilégier que la meilleure part en chacun. On a le droit de ne pas être d’accord, d’avoir des questions, au contraire, il faut ! Mais encore faut-il savoir faire part intelligemment de son désaccord... autrement que par des sarcasmes... (par exemple, tenter un semblant d’argumentation logique)

 
Pour ma part, le sujet est clos quant à ces remarques. 


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