J’aimerais bien savoir ce qu’il a y a de choc dans le fait
de ressasser un discours convenu déjà entendu et lu mille fois sur la
malheureuse obligée de se voiler pour éviter à ses enfants des qualificatifs
peu amènes pour leur mère.
Notez qu’il n’est pas besoin d’avoir une mère
musulmane pour entendre fleurir les "fils de pute" , y compris dans
les endroits les plus sélects.
C’est beau, ça fait bien de citer le passage de la Boétie
sur la servitude volontaire ( en
faisant semblant de défendre des idées de gauche au PS, la dame fait aussi
partie de l’échantillonnage de tous ceux qui abdiquent et qui attestent la
vérité de l’extrait ).
Mais la Musulmane soi-disant à genoux devant l’obscurantisme, qu’est-ce qu’on fait ? on la relève à
coups de pied dans le cul.
Car les gémissements, la compassion pour ces "
malheureuses" ne font guère avancer le sujet : on fait quoi, on légifère,
on bannit les accoutrements qui rappellent le bled, on habille tout le monde en bleu de chauffe, on
impose le jean si authentiquement français !
Et si plutôt que d’appeler la Boétie à la rescousse, on s’inspirait
de Marx : l’émancipation des Musulmanes sera l’oeuvre des Musulmanes
elles-mêmes, elles n’ont surtout pas besoin de tous celles et ceux qui veulent
les exploiter pour justifier leur islamophobie.
Cette dame est en train de se donner des raisons de faire le grand saut vers le
FN, qu’elle y aille.
Il y a une autre manière plus insidieuse de comprendre la
raison de la métaphore boétienne, ceux qui sont à genoux, ce seraient nous ?
Alors là, je cherche à comprendre.
Personne n’a obligé personne à assister au Salon de la femme
Musulmane ( comme personne n’oblige personne à rentrer au Carmel ou aux filles
de Jérusalem ).
Y vont celles et ceux qui le désirent ; jusqu’à preuve du
contraire, c’est une entreprise commerciale ( enfin c’est la définition d’un
salon sinon c’est un congrès ou une assemblée ) et si quelques autoproclamés
censeurs y débitent des inepties obscurantistes, il y a aussi et surtout
quelques gros nazes ( enfin pas tant que ça ) qui s’en mettent plein les fouilles en y faisant commerce.
Pour le reste, je ne suis pas à genoux et personne ne
réussira à me persuader que je le suis, je n’ai donc pas à me relever.
Quand je me promène en rue ou que je suis à une terrasse
devant mon jambon-beure et mon verre de vin, j’assiste au ravissant spectacle
des minijupes relevées par un Eole frippon et je vois des cheveux flottant au
vent.
Pas le moindre signe avant-coureur de cet avenir rigoriste
que nous prédisent les prêcheurs d’apocalypse et ceux qui boivent leurs paroles
comme d’évangile.