Je suis immorale.
Tout les trois mois j’analyse les chiffres de la délinquance du pays où je réside et essaie d’expliquer les chiffres en fonction des particularités du pays pour un institut de criminologie.
Les chiffres c’est de la science dure, addition, règle de trois, corrélation c’est du prouvé.
Ils permettent aussi de démolir pas mal de nos à priori, concepts.
Pour ce qui est d’expliquer le local, ce n’est plus de la science dure, pour éviter de polluer avec nos conceptualisations, il faut employer une méthodologie, j’apprécie celle de Bourdieu. L’observation doit être hors concept ou croyance pour approcher du factuel.
Cette façon de faire fait que je suis immorale, non pas que l’on vit dans l’immoralité mais que l’on se méfie beaucoup de la morale qui découle de concepts.
L’opposition à tuer, à l’inceste, voler, ect... ne sont pas des concepts, c’est inné chez l’homme. Le voile, la bienséance, ect.. ce n’est pas de l’innée, c’est de l’appris, du conceptuel, l’habitus comme aurait dit Bourdieu. C’est assez la morale, comme elle varie dans le temps et géographiquement c’est une variable dont il faut tenir compte mais ce n’est pas une base fiable.
La fiabilité d’une étude c’est être le plus proche de la norme ISO 17025, le social par son coté humain a parfois difficile à y approcher, il faut faire attention.
Il y a des sciences dures qui n’échappent pas de temps en temps à une remise en cause, il y a des sciences moins dures qui évoluent au fil des connaissances.
A ces deux types de sciences on peut opposer les croyances.
Si on veut manoeuvrer les foules, ils vaut mieux jouer au niveau des croyances et des concepts. L’irrationnel, l’émotionnel et les pulsions ça marche bien.