Plus haut, j’écris : « Le
plus drôle, c’est quand ils se remettent en cause mais pour dire qu’ils
devraient faire plus d’effort pour expliquer à la population comment il
faudrait penser et mettre plus d’énergie à l’éduquer ».
Même diagnostic de
Christophe Guilluy : « Faire passer les classes moyennes et populaires
pour « réactionnaires », « fascisées », « pétinisées » est très
pratique. Cela permet d’éviter de se poser des questions cruciales. Lorsque
l’on diagnostique quelqu’un comme fasciste, la priorité devient de le
rééduquer, pas de s’interroger sur l’organisation économique du territoire où
il vit. L’antifascisme est une arme de classe. Pasolini expliquait déjà dans
ses Écrits
corsaires que depuis que la gauche a adopté
l’économie de marché, il ne lui reste qu’une chose à faire pour garder sa
posture de gauche : lutter contre un fascisme qui n’existe pas. C’est
exactement ce qui est en train de se passer.
Et sur la substitution du social par le sociétal : « Le
discours de l’ouverture à l’autre permet de maintenir la bourgeoisie dans une
posture de supériorité morale sans remettre en cause sa position de classe. Le
discours de bienveillance avec les minorités offre ainsi une caution sociale à
la nouvelle bourgeoisie qui n’est en réalité ni diverse ni ouverte : les
milieux sociaux qui prônent le plus d’ouverture à l’autre font parallèlement
preuve d’un grégarisme social et d’un entre-soi inégalé ».
http://www.lepoint.fr/societe/faire-passer-les-classes-populaires-pour-fascisees-est-tres-pratique-page-2-16-11-2016-2083327_23.php#xtatc=INT-500