J’ai taillé un costard sur mesure à Onfray il y a quelques jours sous un autre article, certains points convergent avec l’analyse de Loiiiiiiiic. Gruiiiiiiik.
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Il faut évidemment tenir compte du fait que ceux qui écrivent des
livres, des poèmes , des chansons, des romans, produisent des lettres,
ou autres le font d’abord pour eux mêmes et par le prisme de leur vécu
et ressenti.
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C’est leur vision du monde qu’ils partagent, Onfray
ne déroge pas à la règle, c’est dommage, car il n’est pas mauvais
bougre mais ne produit rien de neuf. On peut s’amuser avec lui quand il
joue à déboulonner des idoles, remettre en cause des romans établis, des
légendes faites hommes, détruire pour mieux reconstruire, c’est là que
ça coince car il détruit, mais ne reconstruit rien après.
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J’imagine
qu’il fait porter son deuil personnel à l’ensemble du genre humain, il
universalise sa vision du monde, ses souffrances, ses états d’âmes, ses
limites intellectuelles, un comble pour quelqu’un qui reprochait à Freud
de faire de même, mais encore une fois, on reproche aux autres ce que
l’on n’aime pas chez soi, Onfray est arrivé au bout de son "oeuvre",
déjà faite d’enfonçages de portes ouvertes, d’étalage de lieux communs,
le pire c’est que sa parole plaît à certains alors qu’elle n’est que du
bon sens populaire, qui se perd ou s’est perdu au milieu de cette
propagande qui a duré tant de temps issue des milieux
parisianos-parisiens, jacobins, comme dit Michel. En ce sens, je partage
son girondinisme, car Paris n’est pas la France, ne lui en déplaise à
Paris.
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Décadence, décadence de quoi ? En tout cas pas d’une
civilisation toute entière, Onfray néglige la capacité d’adaptation du
genre humain aux nouveaux environnements qui s’offrent à lui, il néglige
le fait que la jeunesse n’est pas encombrée par des décennies de
culpabilité catholique, shoatique, coloniale, la jeunesse ne souffre pas
du fardeau idéologique imposé et subi par 40 ans de propagande boboïde
idéaliste, la jeunesse entre dans une phase de survie, ce que la
parenthèse enchantée a permis d’éviter à bon nombre d’individus issus
des générations d’après guerre, il y a eu le calme, en occident, une
paix relative qui a permis de résorber et d’éponger les désirs guerriers
des occidentaux (en tout cas sur leurs sols) car deux guerres
mondiales, ça peut calmer les plus excités et le souvenir du sang, des
larmes et des bombes était encore présent tant il y avait de témoins
directs ou indirects de ces évènements majeurs du siècle passé.
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Qu’est
ce que ces générations en ont fait de cette pause dans les pulsions
animales de l’humain ? Une tentative de pacification des esprits,
d’encadrer la nature, le naturel et ses lois, mais chassez la, elle
revient au galop tôt ou tard et pour la première fois, des enfants
savent qu’ils vivront beaucoup moins bien que leurs parents, car le
temps électronique rythme le temps biologique, il va falloir se battre
pour se faire sa place au soleil, comme de tous temps mais en encore
plus stressant vu le nombre d’appelés pour être élus, au chaud, au
soleil et la démographie de certaines peuplades fait comme lorsqu’une
espèce étrangère envahi une espèce locale, comme chez les écrevisses,
les coccinelles, l’américaine a bouffé l’européenne et l’a remplacée,
l’asiatique a gobé la coccinelle européenne pour la remplacer, la
drosophila subaru, toyota ou suzukii je ne sais plus, remplace nos
bonnes vieilles mouches inoffensives et s’attaque aux récoltes en les
endommageant gravement, est ce qu’on entend les drosophile de souche se
plaindre du grand remplacement ? Non, cela prouve que les mouches font
preuve de plus de philosophie que nous, parfois, ceci est un
raisonnement à la Onfray...
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La barque d’Onfray coule alors il
est sans doute plus confortable pour lui de se dire que sa barque n’est
après tout qu’un canot de sauvetage du Titanic et que tout le monde
coule avec lui, ça peut rassurer l’athée le plus convaincu à l’approche
de sa propre mort, mais sa mort n’empêchera pas le monde de tourner, les
cimetières sont remplis de gens indispensables, n’est ce pas Michel ?
Après moi le déluge... Et il se cuita une dernière fois, tandis que
résonnaient les cris de nouveaux nés dont l’étonnement de venir au monde
n’avait d’égale que la frustration sourde et stupéfiante du philosophe
mourant, comprenant soudainement, avant de s’éteindre lentement, qu’il
s’était trompé toute sa vie, peu importe, celle des autres ne font que
commencer et ainsi va le monde depuis la nuit des temps...
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Décadence/résurgence, action/réaction, vie/mort, clair/obscur,
bien/mal t’en fais pas trop Michel, la vie trouve toujours son chemin,
avec ou sans toi...