@Qiroreur
-La confiance, c’est le gros
dossier.
Vous admettez qu’on signe un
chèque en blanc et qu’on n’a aucune garantie que le nouvel élu remplira ses
promesses de candidat. Nous sommes donc vous et moi que l’élection dans sa
forme actuelle est une stricte affaire de confiance.
Le premier obstacle est le
suivant : pourquoi faire confiance à des gens qu’on ne connait pas ? Moi
je peux faire confiance à ma voisine, à mes frères et sœurs, à des collègues, à
des amis , à des connaissances que je fréquente etc. Mais celui qui me demande
mon suffrage, je ne le connais en rien. Tout en sachant qu’il me demande de participer à une procédure élective qui dans sa forme
actuelle n’a fait que mener à des
trahisons depuis des décennies ? Oui, on va me dire que « lui »
ou « elle » est différent. Mais comment celui qui l’affirme le sait –il ?
Est-ce que lui connait ce candidat ? Est-ce qu’il le fréquente ? Est-ce
qu’il connait sa personnalité ? Comment faire confiance en ignorant tout cela
et en ne se fiant qu’à ce que cette personne et les médias daignent montrer ?
La réalité est que le lien entre le mandataire
et le mandaté ne doit pas s’articuler autour de la confiance mais de la
méfiance. C’est fondamental. On est dans une situation ou c’est l’inverse.
Le second obstacle : on
va me dire que le candidat propose la mise en place du référendum d’initiative
populaire ou révocatoire et pourquoi pas une constituante pour mettre en place
un régime dans lequel les citoyens auront la possibilité de participer
ponctuellement aux décisions publiques et de contrôler ceux qu’ils mandatent.
Moi j’applaudis ces propositions des deux mains. Mais quelle est la garantie
que l’élu appliquera son programme une fois élu ? On en revient au premier
obstacle, à celui de la confiance.
Le troisième obstacle :
vous dites qu’il y’a plusieurs degré de confiance et je suis totalement d’accord
avec vous. Mais est ce que le plus petit degré de confiance est suffisant pour
signer un chèque en blanc ?
Pour illustrer mon propos :
vous dites qu’il n’y a aucune raison de faire confiance à ceux qui ont été aux
manettes à un quelconque échelon dans le pouvoir exécutif/législatif ou
dans les partis de gouvernement puisque comptables de la situation actuelle. On pourrait nuancer en disant
que tous ne sont pas pourris et que certains n’étaient pas en position de faire
passer leurs propositions. Mais soit, on va dire que vous avez raison.
Mais moi je rajoute autre
chose : ceux qui sont candidats aujourd’hui, quels sont ceux que les
Français connaissent ? Je dirai tous sauf Cheminade et FA. Comment les connaissent-ils ?
Parce qu’ils ont bénéficié à un moment donné d’une exposition médiatique, qu’ils
ont parfois su exploiter grâce à leur talent de communiquant bien évidemment mais tous les bons communicants
n’ont pas bénéficié d’une telle
exposition médiatique. Donc, c’est qu’il y’a forcément un processus
sélectif des médias en amont. Et si internet n’existait pas, Cheminade serait
peut être le seul des candidats à être passé à travers les mailles de ce filet
de sélection, ce n’est pas pour rien qu’à chacune de ses campagnes, les médias cherchent
à l’humilier ( et ils réussissent plutôt bien ) comme si le fait qu’il ne leur
doive rien était inadmissible.
Pour ce qui est de MLP ,
elle a existé médiatiquement parce qu’elle est la fille de son père et son père
,lui-même a su exister médiatiquement parce que Mitterrand l’a voulu pour diviser la
droite ( et il a magnifiquement profité de cette opportunité car c’est un
tribun hors pair ). Bien sur, ce parti était diabolisé dans les médias mais c’est
clairement une stratégie visant à en faire un épouvantail pour cautionner les
partis de gouvernement : de la main gauche on le promeut et de la main droite,
on le diabolise.
Moi, ce que je vois dans
tous ça , que ce soit du point de vue de l’appartenance aux institutions
politiques , du passage dans les médias et je rajouterai même un troisième
facteurs qui est celui du financement ,
ce que je vois donc , ce sont des mécanismes de cooptations. Comment peut –on faire ne serait ce qu’un peu
confiance à des gens qui ont été coopté ?
Et pour ce qui est de MLP,
ça va encore plus loin, il suffit de voir l’état de parti avec la corruption,
le népotisme, des élus locaux qui s’en plaignent et démissionnent en cascade. Et
surtout, comme faire confiance à une femme dont le père dit qu’elle l’a trahit ? Si
elle est capable de trahir son propre sang, comment moi simple électeur puis je
espérer qu’elle ne me trahisse pas ? Si elle était un homme à Athènes, on
ne l’aurait même pas acceptée comme volontaire au tirage au sort pour des
raisons de piété filiale.
Finalement, il ne reste que
Cheminade ( qui a appelé à voter Hollande en 2012 ceci dit en passant ) et FA
qui sont tous deux des hauts fonctionnaires (et dont le second a fait partie à
une époque d’un parti de gouvernement). Donc déjà la confiance que je peux leur
faire est le strict minimum, c’est le plus bas degré de confiance possible et
qui n’existe que parce que les mécanismes de cooptation politique, médiatique
et financier ne s’appliquent pas à eux.
Mais comme je le disais, est
ce que le plus bas degré de confiance est suffisant pour signer un chèque en
blanc ? 
Même si vous n’êtes pas d’accord
avec moi, est ce que vous comprenez mon point de vue ?