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Commentaire de Qirotatif

sur Mymy vs Virginie : Comment s'habiller pour avorter ?


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Qirotatif Qirotatif 13 juillet 2018 13:52

"Les anti-choix parlent d’avortements de confort, d’avortements de masse. Alors qu’en 2016, 197 800 IVG ont été pratiquées, pour 785 000 naissances, et parmi 34 millions de femmes.

Ce qui signifie que… 0,51% des femmes ont eu recours à l’avortement. Mais DE MASSE, hein, on vous dit. (...)"


Il m’est devenu impossible de considérer un discours quand les données sur lesquelles il s’appuie sont erronées voire mensongères. Ce pourcentage prend en considération Tous les individus de sexe féminin, ce qui n’a bien entendu aucun sens. Dans les stats officielles on prend généralement en compte les femmes entre 20 et 40 ans, donc en âge de procréer parce que c’est la tranche d’âge très majoritaire des femmes qui enfantent, tout simplement... et là ça ne fait plus que 8,4M d’individus et on arrive à 2,3% mais cette proportion reste de toutes façons non pertinente car il faudrait considérer les 20 années de procréation. La réalité est que c’est bien un phénomène, non pas massif mais important qui concerne 1 femme sur 3 : "Parmi ces 33% [NDA : le pourcentage de femmes ayant recours à l’IVG au cours de leur vie] la proportion des femmes ayant recours plus d’une fois à l’IVG reste faible en France : 9,5% des femmes ont recours deux fois à l’IVG et 4% trois fois ou plus au cours de leurs vie." (chiffres de 2015). Maintenant si l’on remet cette réalité en perspective : Parmi ces 33% (donc environ 10M de femmes), 1M ont eu recours à 2 IVG (quand même !), 400 000 à 3 ou plus. Comment peut-on expliquer que certaines femmes aient recours à cette pratique si "souvent" ? Est-ce que le système actuel est le bon ? N’existe-t-il pas des avortements de conforts, une banalisation d’un geste médical qui pourtant est très loin d’être anodin ? 

Quand 20% des grossesses se terminent par un avortement chaque année, on ne peut peut-être pas parler de phénomène de "masse" mais au moins de phénomène majeur. Malgré des décennies de prévention et de progrès technique ce taux ne diminue pas. C’est comme si nous avions encore 12 000 tués chaque année sur les routes soit le même nombre que dans les années 70, et ce, malgré le progrès technique, les lois, les dispositions prises pour améliorer la sécurité, les campagnes de prévention... et que personne ne se poserait de question. 

Il existe tout un discours, réduisant l’être vivant "évacué" à un simple amas de cellules dixit certains médecins. Le discours ultra-individualiste et déconstructioniste du "mon corps m’appartient" est venu enterrer tout questionnement moral (spirituel, n’en parlons même pas) reléguant la personne qui ose simplement s’interroger au rang de réac oppresseur de la liberté des femmes à disposer de leur corps. Pourtant il n’y a pas besoin d’être un religieux extrémiste pour se dire que cette situation n’est pas normale, qu’il y a qq chose de dérangeant dans ce discours simpliste, mécaniste et décomplexé de certaines femmes et hommes. De même nous sommes en droit de se demander pourquoi nous devrions collectivement payer, hormis les cas exceptionnels (viols, maladies, etc.), pour financer les actes de femmes qui n’ont manifestement aucune considération pour la vie au point de se retrouver dans la situation d’avorter 2,3 fois ou plus au cours de leur vie. 


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