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Commentaire de Étirév

sur Qu'est-ce qu'une Nation ? par Ernest Renan


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Étirév 20 août 2018 11:05

Origine de la Nation
Le domaine de la Mère, qui est le lieu où les enfants avaient passé les jours heureux de leur enfance, s’appelait la Matrie.
C’est pour la défendre que les hommes s’armaient ; mais ils ne marchaient que sous les ordres de la Déesse-Mère.
Ce premier régime, qui attache l’homme à l’autorité morale de la Femme, fut l’origine de la féodalité (du mot latin foedus, qui veut dire alliance). Ce régime, dans sa première forme, fut celui que des modernes ont appelé matriarcat ; il était basé sur le droit maternel (Jus naturale), qui est le droit réel, celui qui soutient la vraie morale et crée la Justice. On l’appela le droit civil (d’où civilité, politesse, attention, respect).
Mais la loi de la Femme fut renversée par la loi romaine, le vrai droit (divin) par le droit romain, qui créa le régime de la brutalité masculine et méprisa l’autorité morale dans la Déesse.
Rome mit la Patrie à la place de la Matrie, mais on a toujours continué à dire la Mère-Patrie. La nation gauloise conquise s’accoutuma au gouvernement barbare des empereurs romains, qui la soumirent à des déprédations et à toutes les violences du régime du bon plaisir de l’homme ; mais elle est restée une Nation (lieu où l’on a reçu le jour) ; elle n’est pas une Patrie (lieu où le père est né). Les Gaulois portaient sur la poitrine un collier, qui était le signe de leur alliance avec la Déesse-Mère de leur fief, et la haine était si grande entre les partisans de la force et les défenseurs du droit, que les Romains leur arrachaient brutalement leur collier et leur faisaient honte de se soumettre à la domination des femmes.
Après le départ des Romains, la Gaule fut envahie par des barbares, qui y apportèrent un nouveau ferment de révolte masculine.
C’est ainsi que l’on vit apparaître les Francs, puis les Souabes, les Saxons, les Bavarois, les Slaves, et que disparurent les anciens noms du pays.
Les Germains avaient gardé l’esprit des tribus matriarcales.
Chez eux, la famille compte plus que l’individu ; la tribu se range sous une autorité gynécocratique souveraine, qui la guide et la protège, et à qui elle remet le soin de sa destinée ; ils ont le respect des supérieurs (les grands), la soumission à leurs ordres et l’esprit de vasselage.
C’est chez les Germains (La Germanie comprend les Flandres et la Hollande) que l’on vit paraître les Frères Hospitaliers de Marie, plus connus sous le nom de Chevaliers Teutoniques.
C’est chez eux qu’apparaît la Chevalerie. Marc’h signifie cheval dans l’ancien celte. De ce mot on fera Marc (monnaie) ; mais on en fera aussi Marquis, l’homme de marque, celui qui marque bien.
Le féal chevalier sera le vassal de la Dame-Fée. Il sera féal, ce qui indique la foi et l’hommage que le vassal doit à son suzerain.
L’homme-lige, celui qui est lié par un lien moral, promet à sa Dame toute fidélité contre qui que ce soit sans restriction.
La Chevalerie, la Table ronde et le Graal


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