La liberté
de chaque employé de s’accorder avec son employeur pour travailler le dimanche
ne serait pas problématique si le marché du travail n’était pas hyper-
compétitif. En acceptant ce droit à priori individuel, il deviendrait
rapidement une norme puisque les patrons sélectionneraient préférentiellement
les employés disposés à travailler le dimanche ( et ces patrons y seraient
contraint puisqu’étant eux-mêmes en compétition avec d’autres patrons qui
feront travailler leurs employés le dimanche, ils n’auraient d’autres choix que
de s’adapter en faisant comme eux pour ne pas être éliminé du marché ). En fin
de compte, les employés travaillant le dimanche seraient constitués d’une
cohorte de gens, qui seraient contraint de travailler le dimanche pour être
compétitif sur le marché du travail et assurer ainsi leur subsistance et celle
de leur famille.
Le
domaine économique constitue un espace à part entière, le fameux « les
droits des uns s’arrêtent là ou commencent ceux des autres » ne peut pas s’y
appliquer du fait de la puissante contrainte que représente la nécessité de subsistance. Il faut
bien évidemment laisser le plus de liberté possible aux agents économiques mais
il faut prévenir et corriger les effets pervers liées aux décisions individuelles
du fait de l’existence cette énorme contrainte, d’où la nécessité d’un droit du
travail, de conventions collectives et parfois de l’intervention directe de l’Etat.
Dans
une société dans laquelle cette contrainte n’existerait pas (parce qu’il n’y
aurait plus besoin de travailler pour vivre décemment par exemple) , on
pourrait penser différemment …