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Commentaire de maQiavel

sur Comment gagner (et perdre) le pouvoir


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maQiavel maQiavel 1er février 2019 15:25

Attention, Machiavel ne dit pas que ce sont les pires qui prennent le pouvoir. Chez lui, la vie politique est une sphère à part entière qui a ses propres règles. Il fait ainsi une distinction entre les vertus morales et les vertus politiques et constate que les deux ne se superposent pas forcément : un vice moral peut être une vertu politique et inversement. Il peut donc arriver qu’un scélérat sur le plan moral parvienne au pouvoir. Mais n’est pas une règle. Machiavel distingue plusieurs types de princes et ceux qui le sont devenus par des scélératesses sont une catégorie parmi d’autres.

Il faut aussi déconstruire l’affirmation selon laquelle « les gens donneraient le pouvoir ». Certes, il existe des cas où la collectivité donne le pouvoir à un individu. Et quand cela arrive, il est évident que la collectivité le lui a confié pour ses qualités morales entre autres.

Mais ce n’est pas non plus la règle, ce pouvoir peut avoir d’autres sources que le consentement éclairé de la collectivité. C’est un biais que de considérer que les groupes humains donnent le pouvoir, à mon avis les exemples étudiés étaient trop restrictifs (un lieu, une époque etc.).

Le pouvoir est quelque chose de très mystérieux, c’est très difficile de saisir ce qu’il est exactement et la façon dont il se déploie mais je trouve que ceux qui en ont la meilleure compréhension, ce sont ceux qui s’inscrivent dans le courant institutionnaliste. Et surtout, pour étudier cette question, il faut se défaire de ses propres idées préconçues de ce que serait la nature humaine, ce qui est loin d’être facile.


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