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Commentaire de Prosper

sur Le Grand Meaulnes, de Alain-Fournier (Jonathan Sturel sur Radio Athéna)


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Prosper Prosper 10 mars 2019 11:29

Je discutais avec quelqu’un, récemment, qui me disait sa déception en voyant une adaptation ciné du Grand Meaulnes. C’est vrai que les deux adaptations que je connais ne sont pas à la hauteur du livre, sans pour autant que cela fasse d’eux des mauvais films. Ce sont des films, et le Grand Meaulnes est un livre, et je crois que chercher à faire dire par des films des choses qui sont dites par un livre est une gageure. Nous utilisons souvent le mot "rêverie" et "imaginaire" pour parler du Grand Meaulnes, et précisément ce livre anime chez le lecteur des images de rêverie, des souvenirs intérieurs, et cela c’est notre imaginaire qui le permet. Si la lecture du Grand Meaulnes est à ce point magique, c’est parce qu’elle éveille ou réveille en nous nos images de rêverie et nos souvenirs intérieurs, et nous aimons que ces images soient les nôtres, en nous, par nous et pour nous. Tandis qu’un film, qui est une œuvre de l’image, va mettre en scène ces images à notre place, et là où en lisant le Grand Meaulnes nous étions les acteurs de notre imaginaire, devant le film nous ne sommes plus que des spectateurs passifs. En somme, le film va nous "mâcher le travail", avec qui plus est le risque qu’il crée un univers esthétique qui n’est pas celui auquel nous pensions, créant immanquablement une sorte de déception.


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