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Commentaire de Joe Chip

sur Reportage explosif sur l'UE


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Joe Chip Joe Chip 29 mai 2019 10:13

@PumTchak

Vous saucissonnez mes propos de manière absurde et arbitraire pour jouer suur les mots et en manipuler le sens à votre convenance, je ne devrai même pas m’efforcer à vous répondre, il y a trop de décalage entre ce que j’écris et ce que vous interprétez. Quand on ne peut pas dialoguer franchement sans avoir recours à ce genre d’artifice, mieux vaut s’abstenir.  

Je vais donc me contenter de faire des rappels historiques :

De Gaulle s’est rapidement éloigné du CNR après la libération, c’est un fait que certains gaullo-révisionnistes de pacotille avec leur vision quasi-mythologique de cette période et les obsédés asseliniens du CNR ne veulent pas voir ou réexaminer ; le problème se trouve donc de leur côté et pas du côté de ceux qui regardent l’histoire sans filtre politique ou idéologique. 
De Gaulle a en réalité peu à avoir avec le programme du CNR, capté par les communistes et à la rédaction duquel il n’a pas participé ; comme je l’ai rappelé, il avait un programme politique distinct basé sur une révision institutionnelle qui ne s’est jamais confondu avec celui du CNR et qu’il n’a pas pu mettre en pratique du fait du blocage des partis. Quant à dire que les divergences et les conflits seraient seulement survenus à partir de 1947, c’est totalement faux. Là encore, les rapports conflictuels au sein de la résistance française sont "de notoriété publique" et ont d’ailleurs pu affaiblir occasionnellement la position de DG auprès des alliés, qui faisaient peu de cas de la résistance intérieure avant 1944. Dès 1943, le CNR sous influence des communistes se déclare organe souverain et se démarque de De Gaulle, qui, de son côté, est contraint de ménager ces alliés "réfractaires", oui, ayant une influence relativement limitée sur le territoire national.
A partir d’aout 1944, alors qu’il vient à peine de prendre le pouvoir du gouvernement d’unité nationale, les désaccords politiques s’accentuent. De Gaulle élabore son propre programme économique exposé au mois de septembre au palais de Chaillot, qui est très différent de celui du CNR, beaucoup plus "libéral" et moins dirigiste. C’est ce programme qui sera appliqué en 1958 et conduit par Jacques Rueff, économiste libéral proche de l’école autrichienne. La vraie politique gaulienne, c’est à partir de 1958, pas celle de l’après-guerre, période durant laquelle De Gaulle s’épuise dans la politique politicienne avant de se retirer. 
De Gaulle se heurte aux communistes et aux réseaux de la résistance qui refusent de désarmer, d’intégrer l’armée régulière et qui exigent une politique d’épuration administrative à laquelle De Gaulle est frontalement opposé, à la fois par pragmatisme (continuité de l’Etat) et par crainte aussi de voir le parti communiste étendre son influence jusque dans les institutions de la République. 

Faire a posteriori de De Gaulle la figure de proue du CNR et l’artisan d’une union sacrée politique entre les "gaullistes" et les communistes est une mythification et une instrumentalisation politique de l’histoire, qui remonte au "programme commun" de la gauche de 72 et qu’Asselineau ressert dans une version souverainiste à ses ouailles crédules qui ont fait de cette période une sorte d’âge d’or de la politique et de l’unité nationale qui n’a en réalité jamais existé.   


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