@Hijack ...
"c’est comme si tu tirais une flèche d’un côté du désert de Gobi ... pour viser une cible dans le Groenland et que tu fasses mouche ... malgré les vents, les différences de températures et aléas du climat ... "
Ce type d’argument ne pourra jamais donner le sentiment du divin à celui qui n’a aucune intuition de la transcendance. Certains êtres humains penseront toujours que le hasard combiné à une durée infinie rend tout possible ; bref, que celui qui gagne au loto ne gagne que parce qu’il y a des millions de perdants. Selon leur raisonnement, si tu peux tirer une infinité de flèches pendant une infinité de temps, toutes les cibles possibles et imaginables finiront bien par être atteintes en leur centre à un moment ou à un autre, et cela de manière purement mécanique. C’est dans cette disposition d’esprit qu’une âme sèche peut demeurer insensible à la beauté de l’univers : en restant dans le quantitatif (ce qui se mesure), sans jamais percevoir la qualité (qui ouvre sur l’incommensurable). Mais celui qui perçoit la grâce de l’univers, cette qualité qui ne se mesure pas, n’a pas non plus besoin d’argument théologique pour être convaincu de quoi que ce soit. Car il peut — ne serait-ce qu’en certaines circonstances singulières — vibrer à l’unisson de la vie universelle (que tu peux appeler Dieu si tu le sens comme ça) et cela est suffisant.