• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


Commentaire de yoananda2

sur Libre-arbitre ou déterminisme : que dit la science ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

yoananda2 9 avril 2020 11:45

Très bien cet article.

L’histoire du sorcier est sympa.

C’est bien d’avoir présenté plusieurs point de vue.

Maintenant, je vais donner mon opinion.

Aristote ne parle pas du libre arbitre.

C’est Augustin qui a inventé cette notion. On ne peut pas la décontextualiser. Le libre arbitre est un élément de la théologie du péché. C’est par ce biais qu’on explique le paradoxe neotestamentaire d’avoir d’un coté un Dieu d’amour tout puissant (soit disant) et de l’autre tout un tas d’horreurs et d’injustices. Pour résoudre ce paradoxe (qui n’existe que chez les chrétiens puisque les hébreux ne disent pas que Dieu est "amour") il a fallu inventer tout ce merdier

  • la création est "juste", mais la justice ne sera rendue que dans l’autre monde, celui d’après la mort
  • donc évidement tous les injustes ne peuvent pas être récompensés, mais les "agneaux" le seront, dans l’autre vie
  • pourquoi c’est si compliqué ? à cause du péché originel, on a été chassé du paradis, paradis dans lequel on retournera après la résurrection
  • le péché originel n’est possible qu’avec le libre arbitre donné par amour, mais on a fait le "mauvais choix".
  • Jésus vient laver tes péchés par sa mort sur la croix pour que tu puisses être ressuscité

Bon évidement, on a déjà traité ce sujet avec Laconicus contre Ezechiel, cette histoire de "je te laisse le choix, mais si tu choisis mal, c’est l’enfer" est une stupidité sans nom. Mais l’idée de cette histoire de libre arbitre est simplement de fournir une couche de "confusion" pour faire gober la pilule, à savoir, une morale, une église, et donc un contrôle social.

La question du choix, de la liberté, de la destinée, ce sont des questions païennes, et des questions différente de celle du libre-arbitre.

Soyons concret. Prenons par exemple la question de l’adultère. Un homme est marié, et il voit une petite bombasse qui vient le chauffer, va-t-il céder et s’envoyer en l’air ou bien rester fidèle à bobonne.

Voila de quoi il s’agit au fond.

La encore, c’est pas moi qui le dit, c’est Augustin. C’est lui, en tant que père de l’église, et premier (chronologiquement) docteur de l’église que le péché originel n’est pas la connaissance, mais le sexe, et que donc le mariage est une institution qui doit limiter les appétits sexuels des humains, car le sexe, c’est mal (c’est mal, point).

Maintenant, prenons le point de vue scientifique, sur cette question. La théorie de l’évolution nous explique ce qu’est la fonction du sexe (transmettre ses gènes). Les hommes ont des spermatozoïde à foison et peuvent enfanter toute leur vie, plusieurs fois par jour s’ils pouvaient, les femmes quelques ovules, une période ou elle peuvent mettre à bas assez réduite (entre les premières règles et la ménopause) sachant que l’optimum (pour le bébé et la mère) c’est autour de 20 ans.

L’homme est bien sûr terriblement attiré par la femme féconde, ovulante, de 20 ans, et ce, quelque soit son age. La femme est attiré par celui qui pourra pourvoir aux besoins de son petit et d’elle même, à minima pour la période d’allaitement, mais en réalité, préférablement jusqu’à l’adolescence (jusqu’à ce qu’il sache se nourrir par lui même).

Donc évolutivement parlant les hommes et les femmes ont différentes stratégies pour arriver à leur fin, du moins à celles de leurs gènes. Et la, c’est tout con, pour l’homme la "tendance" est à niquer tout ce qui bouge, de préférence qui a autour de 20 ans. Pour la femme, la stratégie consiste à trouver un pourvoyeur, et un géniteur.

A partir de la, sans jugement de "c’est bien ou c’est mal" vous avez déjà 95% du moteur de la vie humaine et de la société en général.

Les sociétés s’organisent pour justement mettre des normes "éprouvées" par le temps sur ce qui marche pour les couples ou non en fonction des contraintes environnementales. Les gènes ne se transmettent pas uniquement par des individus (enfin si) mais le font au sein d’un groupe. D’ou traditions, institutions, moeurs, morale, etc... (je vais un peu vite la dessus).

Donc, on peut dire que de ce point de vue, le christianisme c’est la grande victoire des femelles sur les mâles dans l’espèce humaine. (enfin, faudrait nuancer mais bon).

Dans les 2 cas, l’homme qui baise la jeunette, c’est "mal". Mais dans un cas, le cas chrétien, c’est juste posé la comme une crotte sur un tas de sable, dans l’autre, on comprends pourquoi il doit en être ainsi dans certains cas.

Concrètement, cette notion de libre-arbitre et la morale qui en découle est une plaie absolument terrible pour la civilisation blanche européenne, qui n’aurait jamais dût tomber dans ce panneaux, qui lui a fait perdre 1000 ans dans des débats philosophico-théologiques à la con. Enfin, je dis 1000 ans je suis gentil, puisque c’est encore la base de notre civilisation actuelle. Les problématiques des migrants, du climat, et bien d’autres choses découlent de ça.

Pourquoi je parle des migrants et du climat ?

Pour les migrants, parce qu’il s’agit des droits de l’homme. Droit de l’homme qui n’ont aucun sens si on retire cette histoire de libre arbitre, et la notion "d’âme" qui lui est irrémédiablement attachée. Au lieu des droits de l’homme, ce serait les droits des peuples qu’on aurait codifié (même si c’est une connerie de codifier ces choses la).

Pour le climat, il faut remonter au dérives inhérentes au libéralisme, libéralisme qui découle de la notion de liberté associée donc toujours à l’âme humaine à cause du libre arbitre. Dérives mercantiles ET dérives anti-écologiques, puisque l’homme n’est pas vu comme un animal comme les autres, mais un machin différent parce qu’il aurait une âme (qui fait des choix grâce à son libre arbitre donc) et que les animaux, non : donc on peut les torturer, les mettre en esclavage dans des fermes usines ou règne la loi du chiffre.

Cette histoire de libre arbitre c’est le noeud gordien de notre civilisation, et il est temps de le trancher.

La science, c’est à dire, la sociobiologie d’une part et les neurosciences d’autre part démontrent sans l’ombre d’un doute que toute cette histoire de libre-arbitre, de péché, de salut, de sauveur, de terre promise, de fin des temps, n’ont aucun fondement.

Après, que ce soit des comptes inventés pour expliquer une part du processus initiatique, why not. Perso je préfère d’autres mythologies, d’autres approches. Mais ça c’est un autre sujet.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès