@Samson
Oui, en
ayant une approche fonctionnaliste, on peut en effet dire que le fondement des
religions réside dans la canalisation de la violence. « L’idéologie »
du marché a la même fonction. Selon cette conception, la poursuite des
intérêts économiques permet de freiner les passions plus efficacement que les
appels à la raison, au devoir, à la morale ou à la religion. Le commerce est
ainsi présenté comme un agent civilisateur et les vertus commerçantes sont
opposées aux folies et aux passions guerrières, il en résulte que la solidarité naît
mécaniquement et « objectivement » de l’interdépendance des intérêts des
hommes entre eux. C’est une conception qu’on ne retrouve pas seulement chez les
économistes classiques des 17 ème et 18 ème siècle européen ( qui ont profité du traumatisme causé par les guerres de religions pour faire réémerger
cette conception), on la retrouve également dans d’autres lieux et à d’autres
époques, notamment dans la Grèce ou la Chine antique.
Ce « doux
commerce » venant se substituer aux conflits guerriers n’est évidemment qu’un
mythe, cet économisme mène concrètement à une poursuite acharnée et à une accumulation
effrénée des biens matériels en quantité limitées et à un déchainement de
passions guerrière pour se les approprier qui est à l’origine de nombreuses violences.