@bubu12
Ce n’’est pas possible d’être aussi méprisant que vous.
Par exemple : Maroc 217 décès — Algérie 878 décès. Ces deux pays ont utilisé dès le début massivement la
chloroquine
Mais, au delà des exemple, de façon générale, voici un article qui j’espère vous fera réfléchir :
Face au COVID, les pays utilisant des antipaludiques depuis le début résistent mieux
Dans une étude statistique, l’économiste Maxime Izoulet
suggère que les pays utilisant des médicaments antipaludiques (type
chloroquine) comme traitement depuis le début de l’épidémie connaissent
probablement moins de morts que ceux qui n’en utilisent pas.
Je publie ici le cinquième épisode d’une enquête consacrée au
traitement médical du CODIV-19 en France, et ce n’est pas le dernier.
La doctrine officielle est : « il n’y a pas de traitement, il n’y a rien à faire à ce niveau-là ».
Le professeur Didier Raoult dit depuis la fin du mois de février que ce
n’est pas exact et il propose un traitement. Des collectifs de médecins
le soutiennent et réclament la liberté de prescrire sous leur contrôle.
Des milliers de médecins le font sans le dire puisqu’ils n’y
sont officiellement pas autorisés. Leur parole est tenue pour méprisable
par la quasi-totalité des journalistes et des « experts » qui
s’expriment dans les médias. Le président de la République laisse
transparaître ses doutes pour des raisons qui lui sont propres. Son
premier ministre et son ministre de la santé ne les reprennent pas à
leur compte. Une certaine « fabrique du consentement » (Chomsky, Herman,
1988) fonctionne à plein régime. L’opinion ultra-majoritaire parmi les
élites intellectuelles est un jugement rédhibitoire qui tient en quatre
mots : « Raoult est un charlatan ». Et le débat serait clos.
Inutile de réfléchir davantage. Ne perdons pas notre temps. Les voix
dissidentes sont méprisées elles aussi. L’accusation de « complotisme »
ou de « populisme » est sur toutes les lèvres. Qui veut noyer son chien
l’accuse de la rage.
Et pourtant. Comme tant de philosophes depuis Aristote, il est permis
de penser que la science procède du doute. Comme nombre de grands
chercheurs et d’épistémologues, il est permis de penser que la vérité
définitive n’est fournie par aucune méthode unique. Comme le disait
Edgar Morin pas plus tard qu’hier dans Le Monde, il est permis de penser que « les
controverses, loin d’être anomalies, sont nécessaires à ce progrès. Une
fois de plus, dans l’inconnu, tout progresse par essais et erreurs
ainsi que par innovations déviantes d’abord incomprises et rejetées.
Telle est l’aventure thérapeutique contre les virus. Des remèdes peuvent
apparaître là où on ne les attendait pas ».
On le répète : on ne cherche ici à démontrer aucune « vérité » ni
aucun « complot ». En revanche, on ne se résout pas à ces quatre mots
simplistes qui tiennent lieu de « vérité officielle ». On rappelle à
nouveau que nous sommes en situation de médecine d’urgence (certains
médecins parlent même de « médecine de catastrophe »). Des centaines de
milliers d’êtres humains meurent. Dire aux malades : « désolé, on ne
peut rien pour vous, on vous hospitalisera si ça devient trop grave »
est moralement intenable. Et dire aux personnels soignants : « désolé,
vous ne devez rien faire à part les hospitaliser si cela devient trop
grave » est moralement intenable.
Il me semble que la posture morale rejoint la posture scientifique
pour nous dire : réfléchissez, tester, observez, enquêtez. Tant qu’il y a
un doute, qui est aussi un espoir, vous ne devez pas vous arrêter. Face
aux terribles défaillances politico-institutionnelles, toutes les
personnes qui souhaiteraient mettre leurs compétences au service de
cette démarche sont les bienvenues.
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Épisode n°5
Je publie aujourd’hui la version légèrement résumée d’un article de
Maxime Izoulet, qui est un jeune économiste en toute fin de thèse au
Centre d’Étude des Modes d’Industrialisation (CEMI) de l’École des
Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS, Paris). Sa thèse porte sur un
tout autre sujet, elle s’intitule « Théorie comptable de la monnaie et
de la finance » et vise à éclairer l’histoire et la théorie monétaires à
partir de l’analyse de la comptabilité. Il s’est intéressé à la
question du COVID-19 parce que lui aussi a des doutes, qu’il tente de
réfléchir sereinement et mobilise pour cela son savoir-faire
statistique.
Il a donc comparé la mortalité liée au COVID-19 dans deux groupes de
16 pays chacun, les uns utilisent un antipaludéen type chloroquine, les
autres pas. Il a ensuite calculé la moyenne journalière des décès et
tracé les courbes. Le résultat est que la courbe d’évolution des pays
utilisant le traitement est légèrement ascendante tandis que la courbe
de ceux qui ne l’utilisent pas est en croissance exponentielle.
Son article est un « pre-print », il doit être soumis à l’évaluation par d’autres chercheurs, il n’est donc pas définitif (la version complète en Anglais est à lire sur la plateforme Social Science Research Network).
C’est, encore une fois, l’urgence de la situation qui nous incite à le
faire connaître. Mais l’essentiel de la réflexion critique à porter est
ailleurs. Cet article n’apporte en aucun cas une « vérité définitive ».
Il n’est qu’un indice dans un processus d’accumulation de connaissances.
Comme toutes les études statistiques, il ne livre par définition de
résultats précis que sur les données qu’il utilise. Et comme dans toutes
les études statistiques, ces données sont partielles. Aucune étude
statistique ne peut jamais prendre en compte toute la complexité du
réel.
En l’occurrence, les limites de cette étude sont au moins les six suivantes (d’importance inégale) :
1) le délai de 10 jours après le troisième décès est court, il ne
prend donc pas en compte tous les décès. C’était l’état des statistiques
disponibles dans tous les pays au moment où M. Izoulet a fait son
étude. Depuis, les données statistiques permettent de prolonger les
courbes et il est noter qu’elles confirment les tendances dégagées par M. Izoulet, comme on peut le constater par exemple sur les courbes de décès quotidiens par pays de l’Observatoire Démographique de la Méditerranée ;
2) il y a plusieurs façons d’utiliser la chloroquine, associée à ou
non à autre chose (comme à un antibiotique dans le cas du protocole
Raoult), on n’apprend rien à ce sujet ;
3) il y a plusieurs façons de doser la chloroquine, l’article ne dit rien à ce sujet ;
4) les pays qui l’utilisent l’ont fait plus ou moins vite à partir du début de l’épidémie ;
5) les pays comparés n’ont pas la même densité de population, le même
taux d’urbanisation ni la même circulation de personnes aux frontières
et par transport maritime, terrestre ou aérien.
6) les pays comparés n’ont pas la même structure de population par âge.
L’indice est fort, mais ce n’est qu’un indice. L’enquête continue…
Bonne lecture