@Sentero
L’union
soviétique a évidemment sa part de responsabilité dans l’éclosion de la
mouvance jihadiste, ce n’est pas aujourd’hui qu’on découvre que l’aventurisme belliqueux
impérialiste peut contribuer à l’émergence de réponses insurrectionnelles
radicales, on le sait depuis des millénaires ( pour ne donner qu’un exemple, on
pense aux Zélotes qui, dans la Palestine du Ier siècle après J.-C., luttèrent
contre l’occupant romain). L’intervention soviétique a permis de créer les
conditions sociales de l’émergence du djihadisme moderne, c’est indéniable.
Une fois
qu’on a dit ça, il faut préciser que toutes
les responsabilités ne se valent pas ( il y’a des chaines de responsabilités et
certaines sont plus importantes que d’autres ) et que responsabilité n’est pas
à confondre avec culpabilité. Les soviétiques ont créé la poudrière mais ce ne
sont pas eux qui ont allumé la mèche. S’ils ont créé à leur insu les conditions
sociales de l’émergence du djihadisme moderne, ce sont les américains et leurs
vassaux pétromonarchiques et Pakistanais qui ont créé en conscience les
conditions matérielles et opérationnelles de la militarisation de cette
mouvance en la finançant, en l’armant, en l’entrainant, en la légitimant, en la
promouvant, pour faire pièce à l’invasion soviétique et créer une sorte de « Vietnam islamiste » qui vengerait
le leur.
Je
rajouterai que ce que l’on reproche à l’impérialisme américain, ce n’est pas
seulement d’avoir créé un terrain fertile au djihadisme après l’invasion et
l’occupation de l’Irak, en miroir de ce qu’ont fait les soviétiques en
Afghanistan, c’est d’avoir utilisé cette mouvance djihadiste comme un atout
stratégique pour remplir ses buts politiques ( contrer l’influence
iranienne ). Et je parle bien d’une utilisation stratégique, donc de quelque
chose de systémique, pas d’une utilisation tactique ponctuelle
et locale par ci par là comme l’ont fait quasiment tous les acteurs impliqué dans cette
guerre depuis 2011.