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Commentaire de Étirév

sur Pourquoi dort-on ?


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Étirév 28 mars 2021 08:05

Le système nerveux humain et le sommeil :
Rappelons tout d’abord que l’homme était arbre avant d’être un homme. Donc, à son origine l’homme était un végétal.
Dans la langue gauloise, qui est la véritable source des langues de l’Europe et de l’Inde, de « plant », enfant, le gaulois fait « plant-os », « enfantelets », « chers petits enfants ». Voilà pour un peu d’étymologie en passant.
revenons à notre système nerveux.
Quoi ! la plante a des nerfs ?
Assurément, et nous allons vous le démontrer.
D’abord, nous avons deux espèces de nerfs, vous le savez, les uns qui font percevoir des sensations, les autres qui nous donnent le mouvement.
Ce sont les premiers seulement, les nerfs sensitifs, que possède la plante.
Ils ne sont pas encore des agents de sensibilité consciente, mais en attendant ils ont une autre fonction : ce sont eux qui font pousser la plante ; telle une multitude de petits architectes, ils lui donnent sa forme. Nous allons les observer ensemble. Déchirons doucement une feuille, nous verrons, entre les deux moitiés, de petits fils blancs qui les relient ; ce sont les nerfs sensitifs des plantes. On les appelle trachées déroulables.
Nous voyons qu’ils viennent se terminer dans les feuilles. Mais les feuilles, où sont-elles dans l’animal ? Nulle part. Bien avant d’arriver au caractère de la vie animale, la plante les a perdues, elles ont disparu après s’être modifiées lentement, après s’être découpées, déchiquetées, pourrait-on dire, sur les bords, puis rapetissées.
Enfin, il arrive un moment où le bourgeon qui les produit n’a plus la force de les pousser dehors, et même, par la suite, ce bourgeon, comme apeuré des forces extérieures qui le dominent, reste caché sous l’écorce, au lieu de venir montrer sa petite tête ronde sur les branches. C’est ainsi caché que nous le retrouvons dans l’animal, il est au bout des doigts, des orteils, et en bien d’autres endroits encore. C’est dans cet état que les anatomistes l’ont retrouvé et en ont fait le corpuscule du tact.
Quant aux nerfs qui produisent le mouvement, ceux-là n’existent pas du tout dans la plante, au début. Ce n’est qu’à une époque avancée qu’ils commencent à se former et ce sont eux qui amènent la grande révolution dans la vie commencée, eux qui font, de la plante, un animal, mais lentement, lentement : il leur faut des siècles pour se constituer eux-mêmes, puis pour arriver à imposer, dans le milieu où ils exercent leur action, des caractères nouveaux.
Ce sont de vrais révolutionnaires, ils vont tout déranger dans l’arbre qui jusque-là avait végété en paix, sous l’action créatrice du grand soleil.
Ces petits anarchistes viennent remplir dans le corps un rôle néfaste, ils viennent troubler les phénomènes établis, détruire les tissus formés, ralentir la croissance, l’arrêter même, puis, en traîtres, jeter en nous le germe d’un ferment de mort qui ne fera que s’affirmer de plus en plus par la suite. Si bien que l’arbre de vie deviendra, dans l’avenir, l’homme mortel. Ce principe est donc le grand destructeur, il désorganise ce que les nerfs sensitifs avaient organisé avant son arrivée, et, dans la suite, ces deux frères ennemis ne cesseront pas de lutter, l’un pour faire la vie, l’autre pour la détruire.
Ce principe apporte aussi, avec lui, la chaleur animale. Il fait le mouvement, mais, nous le répètons, bien lentement, aussi ce n’est pas dans la période primitive de notre organisation qu’il faut en chercher les effets. D’abord, il est absent au début.
L’embryon qui nous retrace cette histoire de notre évolution n’a pas de nerfs moteurs, il est aussi incapable de mouvements volontaires que la plante, pendant ses trois premiers mois de vie.
Vers le quatrième ils apparaissent, mais ne fonctionnent pas, et ne fonctionneront réellement qu’après la naissance. Les mouvements du fœtus ne sont pas des mouvements volontaires, ce sont des poussées inconscientes, exercées par les jambes pour s’étendre, enfermées qu’elles sont dans un lieu devenu trop étroit.
Donc, à ceux qui demandent, comme preuve de notre origine végétale, à voir des arbres qui se déplacent, nous répondrons que l’arbre ne se déplace jamais tant qu’il est arbre. C’est sur place qu’il se forme, sans bouger, et ce n’est qu’après toute la longue période de développement, qui dure des siècles, que le principe du mouvement sera assez fort pour le remuer.
Il nous reste à mentionner ici le fait capital de cette histoire du système nerveux. C’est l’apparition de la vie éveillée.
Tant que la plante n’a pas acquis tous les caractères de la vie animale, elle est dans un état que l’on peut comparer au sommeil, elle n’a pas encore la conscience qui naît au réveil, elle ignore le monde extérieur avec lequel elle n’est pas encore en relation.
Toute la vie végétative, qui prépare notre vie agitée, n’est qu’un long sommeil. Chaque fois que nous nous endormons, nous retombons dans cet état primitif.


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