Le Génie du Complotisme
Le complotisme présente cinq caractéristiques majeures qui
le distinguent de l’anti-complotisme et qui résument tout son génie.
Ses caractéristiques, que nous passerons rapidement en revue, sont
autant d’avantages sur l’anti-complotisme qui nous feront comprendre,
par contraste, les limites épistémologiques de ce dernier, ses
motivations profondes et ses soubassements idéologiques.
Les avantages du complotisme
Quelques extraits :
Avantage Méthodologique
Tandis que l’anti-complotiste se
contente la plupart du temps d’énoncer la thèse (officielle
s’entend), le complotiste est contraint de travailler,
d’approfondir à la fois la thèse et l’antithèse. Ainsi, le
complotiste a une connaissance fine de la version officielle et des
arguments de la version opposée. Cela le contraint à chercher et à
ausculter plus profondément les faits, à les présenter dans un
ordre cohérent et à les soumettre à un examen critique poussé.
Tandis que l’anti-complotiste
n’a qu’à répéter la
thèse officielle sans avoir besoin de la justifier, le complotiste
est obligé de chercher des preuves solides à l’appui de ses
propos et finit par acquérir une connaissance bien plus large que
celle de l’anti-complotiste qui a borné son champ d’investigation
parce qu’il lui suffit de citer une source «
prestigieuse » pour
gagner la bataille du pouvoir médiatique et la considération de ses
pairs.
L’anti-complotiste confine ainsi le
réel dans une forme figée pour les siècles des siècles. Il se
comporte comme le gardien d’une prison où les faits récalcitrants
sont tenus en joug et passés à tabac, loin du regard des foules,
tant que leur volonté d’indépendance et de franchise n’a pas
été brisée. Il rééduque et torture les faits qui ne suivent
pas ses mots d’ordre ou son catéchisme et ne les relâche dans
l’arène publique qu’une fois qu’ils ont perdu leur prétention
à dire leur part de vérité. Le complotiste libère les faits
cadenassés qui retrouvent tout leur sens caché et leur autonomie,
il les rend à l’air libre où se meuvent à leur aise la vérité
et le réel.
Le complotiste n’ayant pas
droit aux arguments d’autorité (par exemple, l’invocation d’un
prétendu « consensus
scientifique » des
experts sur le réchauffement climatique anthropique) et étant
soumis au feu permanent des critiques, il lui faut devenir un orfèvre
dans son domaine pour pouvoir contrer un adversaire qui se contente
de répéter un message univoque et balaie d’un revers de mains
dédaigneux les arguments qu’on lui adresse.
Enfin, le complotiste cherche à donner
du sens à ce qui, apparemment, n’en a pas toujours. Il ne se
contente pas de laisser l’inexplicable inexpliqué. Si trois
immeubles s’effondrent sur eux-mêmes alors que seulement deux ont
été percutés par des avions, le complotiste essaie de comprendre
ce phénomène étrange en convoquant des causes humaines et
physiques qui sont dans l’ordre naturel des choses. Là où
l’anti-complotiste, à court d’idée et d’arguments, finira pas
se contenter de hausser les épaules, le complotiste, ira chercher
des causes humaines (des volontés) si les causes physiques
(mécanique des corps et mécanique des fluides) ne sont pas
suffisantes.
De son côté, l’anti-complotiste,
n’hésitera pas à réinventer les lois de la physique, juste pour
l’occasion, afin de s’interdire de penser au-delà de la thèse
officielle. Car, s’il devait s’aventurer sur le terrain
glissant d’une hypothèse alternative, cela pourrait le conduire à
devoir désigner un coupable inattendu, à découvrir un acte humain,
voire une entente entre plusieurs personnes conscientes de leurs
actes. Ainsi, pour expliquer l’absence de débris d’avion sur le
Pentagone ou sur le site de Pennsylvanie en septembre 2001,
l’anti-complotiste invoquera la possibilité que les avions se
soient gazéifiés (thèse défendue par le très «
prestigieux » journal Le Monde), ajoutant de la sorte
quelques règles nouvelles aux lois de la thermodynamique. Il ne
lui viendrait jamais à l’esprit qu’un mensonge volontaire se
cache peut-être derrière l’inexplicable. Dans le même ordre
d’idée il en vient à voir, dans les guerres menées par les
démocraties occidentales, des événements naturels que ne guident
aucune pensée maléfique ni volonté humaine.
Avantage Psychologique
Le complotiste n’a ni d’à priori
ni de tabou. L’impensable est pour lui toujours pensable. Si le
complotiste navigue ainsi volontiers, par méthode et par prudence,
dans l’air du soupçon et ne prête sa confiance à quiconque, il
traite tout le monde à la même enseigne, les puissants comme les
faibles ; il les écoute avec le même degré d’attention, sans
chercher à plaire ou à déplaire à leurs susceptibilités
respectives. Il veut comprendre et non pas justifier.
L’anti-complotiste est tellement
engoncé dans cette opinion, qui est pour lui une sorte d’article
de foi, qu’il ne pourra jamais concevoir que nos dirigeants
puissent, par exemple, en toute connaissance de cause : (i) empêcher
l’utilisation d’un remède peu coûteux et efficace contre un
virus, cousin de celui de la grippe, afin de favoriser une
solution imaginaire et hypothétique (le vaccin) lors d’une
pandémie annoncée et voulue, pandémie qui n’est pas tant le
résultat d’une incompétence généralisée de nos commis en
charge des affaires de l’État, que d’un chaos organisé par ces
derniers comme un jeu de rôle mondialiste planétaire ; (ii)
s’allier
avec des mouvances terroristes islamistes pour faire tomber des
régimes laïques en Libye et en Syrie en ayant recours à des actes
de terrorisme à grande échelle et en organisant le massacre et
le gazage de populations entières tout en accusant le camp adverse
d’en être responsable. De telles conclusions, iraient au-delà
de ses forces psychologiques et l’amèneraient, sans doute, au bord
de la crise de nerf et de l’hystérie.
Ainsi, pour l’anti-complotiste, la
démocratie occidentale ne peut commettre de crime puisqu’elle ne
peut avoir de mauvaises intentions : elle ne tue que par dommages
collatéraux, jamais volontairement. Par conséquent, on ne peut lui
imputer des crimes de masse, seulement des erreurs circonstancielles
et contextuelles qui ont eu de tragiques conséquences humaines
inattendues. La culpabilité de la démocratie occidentale ne dépasse
jamais celle de l’élève qui aurait pu mieux faire.
Suite et source.