Après, le sujet de la rémunération dans les métiers du soin a créé un problème de manque de personnel.
Aujourd’hui, on a des gens qui démissionnent. À la fatigue, s’est ajouté un
problème de sens, d’organisation, de conditions de travail et de déclassement. Donc,
on va avoir des décisions à prendre car
on arrive au bout d’un modèle.
Au fond, la ligne est
simple : c’est vaccination, vaccination, vaccination, et passe vaccinal.
C’est l’objectif du texte de loi qui va être voté autour du 15 janvier. L’idée,
c’est de mettre beaucoup de contraintes sur
les non-vaccinés et, collectivement, de respecter les gestes barrière.
vacciner les enfants,
c’est au fond protéger les parents et les
grands-parents.
Le choix qu’on a fait progressivement pour les adultes, c’est
quasiment un choix d’obligation vaccinale.
Le 12 juillet dernier, j’ai annoncé le passe sanitaire, mi-octobre le test payant.
Et là, une nouvelle étape avec le passe vaccinal. Cela va maintenant coûter plus
cher et être plus contraignant pour ceux qui ne veulent toujours pas se faire vacciner.
C’est vrai qu’avec toutes les nouvelles mesures qui sont
mises en place, on a l’impression d’une obligation vaccinale déguisée. Alors
est-ce que, officiellement, vous allez rendre la vaccination obligatoire ?
Je nous pose collectivement la question. Faisons l’hypothèse
: si demain je dis pour tous les adultes, il faut être vacciné. Comment on le contrôle et quelle est la sanction
?
C’est ça, le vrai
sujet. Je vais forcer des gens à aller se faire vacciner ? Les
emprisonner et puis les vacciner ? Vous allez me dire : vous êtes quelqu’un de
bizarre vous… On ne fera pas ça. Leur
mettre des amendes ? Si j’ai
des gens très modestes qui ne sont pas vaccinés, je vais leur mettre 1000 €, 2000 € d’amende ?
En démocratie, le
pire ennemi, c’est le mensonge et la bêtise. Nous mettons une pression sur les non-vaccinés en limitant pour
eux, autant que possible, l’accès aux
activités de la vie sociale. D’ailleurs, la quasitotalité des gens, plus de
90 %, y ont adhéré. C’est une toute petite minorité qui est réfractaire.
Celle-là, comment on la réduit ? On la réduit, pardon de le dire, comme ça, en l’emmerdant encore
davantage.
Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste
toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien là, les nonvaccinés, j’ai très envie de les emmerder.
Et donc on va continuer de le faire,
jusqu’au bout.
C’est ça, la
stratégie.
Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les
vacciner de force. Et donc, il faut leur dire : à partir du 15 janvier, vous ne pourrez plus aller au restau, vous
ne pourrez plus prendre un canon, vous ne pourrez plus aller boire un café,
vous ne pourrez plus aller au théâtre, vous ne pourrez plus aller au ciné…
Moi, ma
responsabilité, c’est que le pays ne
se désunisse pas dans ces débats-là. Le fait même que l’on pose la
question du refus de soin pour des gens non vaccinés est un drôle de virus. Et
ça, c’est l’immense faute morale des antivax
: ils viennent saper ce qu’est la
solidité d’une nation. Quand ma liberté
vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable
n’est plus un citoyen.
Nous sommes une
nation de paysans, dans notre psychologie collective, ce qui est une force.
Nous avons cela dans notre ADN et donc la transmission est importante pour nous.