Un aspect remarquable des Croisades est leur apparition soudaine et spectaculaire.

La prise de Damas par les musulmans, c’est en 635, Jérusalem en 636, Alexandrie en 641, la Sicile est attaquée en 663... Des dizaines de patriarcats et de diocèses sont détruits, des milliers d’églises brûlées... En 709, les musulmans ont conquis par les armes et détruit toute la chrétienté du proche-orient et de l’afrique du nord...

Ce qu’on peut dire, c’est que la réaction chrétienne fut lente, poussive, tardive... Quand la riposte arrive en 1095, c’est plus de 400 ans après le début de la guerre entreprise par les musulmans contre les chrétiens et la destruction par eux d’un tiers de la chrétienté. Et ce qu’on peut déplorer, c’est la lenteur de la riposte militaire chrétienne : qu’elle ne soit pas venue bien plus tôt.

Et d’ailleurs, les Croisades n’ont pas su mettre un terme à l’expansion guerrière des musulmans qui détruisirent Byzance et prirent Constantinople en 1453. Et mirent le siège devant Vienne en 1683.

Entre la prise de Damas en 635 et le siège de Vienne en 1683, c’est plus de 1000 ans de guerre ininterrompue faite par les musulmans contre les chrétiens.

Les Croisades apparaissent comme une très tardive et très courte parenthèse de résistance militaire chrétiennes face à une marée guerrière musulmane. Quand la modernité, qui est leur invention, donna enfin l’avantage aux chrétiens à partir du XIXe siècle, les défaites militaires connues alors par les musulmans ne furent que juste et très modérée rétribution - très modérée puisqu’on ne détruisit pas leurs mosquées et qu’on n’entreprit pas d’éradiquer leur religion comme ils l’avaient fait avec la nôtre.