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"Avec Le Prisonnier Patrick McGoohan avait prévu notre monde actuel"




« Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre ! » Il s’appelait Patrick Joseph McGoohan. Son nom de scène était Patrick McGoohan et tout le monde se souvient de cette fameuse réplique qui sonne étrangement aujourd’hui tellement elle semble faire partie de notre quotidien.
Né le 19 mars 1928 à New York, cet acteur irlando-américain vient de mourir le 13 janvier alors qu’il allait fêter ses 81 ans. Acteur dans des séries tv (Destination danger, Columbo) et dans quelques films cinématographiques, il restera dans les mémoires comme l’incarnation du Prisonnier, une série culte, et qui a toutes les raisons de l’être, une série "télévisionnaire", nous rappelle dans cette interview exclusive l’éditrice Hélène Oswald, une série dans laquelle Patrick McGoohan n’incarnait pas seulement le rôle du N° 2...

La série TV Le Prisonnier, rappelle lefigaro.fr, fut« créée en 1966 et diffusée entre le 1er octobre 1967 et le 4 février 1968 sur le réseau ITV ». Son succès repose sur une ambiguïté car il ne s’agissait pas comme les gens le croyait, d’espionnage, mais bel et bien de politique, bref, une oeuvre digne d’Orwell et de Huxley souligne l’éditrice Hélène Oswald qui en 1990 a dirigé avec Alain Carrazé l’ouvrage « Le Prisonnier, chef-d’œuvre télévisionnaire » (éditions Néo-Huitième art) :
« Patrick McGoohan n’est pas seulement l’acteur du Prisonnier. Il en est le créateur, le producteur exécutif et il a même réalisé des épisodes de la série. Une série que j’ai découverte tardivement. J’ai pu alors constater que la télévision produisait-là une œuvre extraordinaire, télévisionnaire.
Pourquoi ce néologisme ? Parce que tout ce qui est dedans était prévu, prévoyait notre monde actuel : la vidéo-surveillance, le fichage, l’internement des dissidents...Y compris l’île dans laquelle se déroule Le Prisonnier, une espèce de cauchemar climatisé.
Cette île (en réalité il s’agit d’une péninsule), s’appelle Portmeirion et se situe au Pays de Galles. C’est une sorte de manifeste architectural conçu par Clough Williams Ellis. C’est un village-hôtel, une propriété privée gérée par les héritiers de l’architecte créateur.
Pour en revenir à la série, il faut savoir que cela a été un flop financier, que Patrick McGoohan a du quitter la Grande-Bretagne pour se renflouer et aussi pour fuir le climat malsain (on jetait même des pierres sur ses enfants) : les téléspectateurs pensaient que Le Prisonnier était une série d’espionnage.
Et si on savait qui était le n°2, un leitmotiv revenait de façon insistante, inquiétante : qui est le N°1 ? Ce N°1, c’est nous ... ».

Tags : Société Cinéma Télévision Démocratie




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6 réactions à cet article    


  • 12 votes
    L’enfoiré 15 janvier 2009 13:00

    @L’auteur,

    D’abord, merci pour m’avoir fait revivre des moments d’une certaine époque. Télévisionaire cette série, absolument. Flop financier mais qui a laissé des traces dans les mémoires, parce qu’il faisait rêvé. C’était le futur espéré : la paix, le bonheur derrière des murs mais sans plus de libertés. Nous y sommes presque, du moins pour certains. Pour y arriver, nous ne sommes même plus un numéro, nous sommes devenus des compétences et celles-ci doivent être multiples, très spécialisées et pas trop chères payées. La liberté n’est qu’apparente. Nous avons quelques gadgets en plus, quelques uns en moins. Nous vivons dans des « bocaux » dans lesquels chacun vit pour soi. Mon dernier article qui vient de paraître « Un avenir de barbelés » en parle. Je fais référence à celui-ci. Petite erreur de calcul d’après moi, il allait avoir 81 ans en mars ou je me trompe ?


    • 15 votes
      Le Furet Le Furet 15 janvier 2009 13:11

      Cet Homme de génie était trop en avance sur son temps. Il devait sans doute venir du futur pour savoir ce qui se passerait aujourd’hui. Je me régalais à l’époque en suivant tous les épisodes (eh oui, je ne suis plus jeune !) A l’époque, comme aujourd’hui, la majorité des gens est incapable de voir clair dans l’actualité, ce qui permet d’entendre des choses comme" on ne savait pas dans les années 80 le danger du Sida ou du prélèvement d’hypophise sur des cadavres morts de démence !" Ah, désinformation qui fonctionne toujours aussi bien. Je me souviens de la conversation que j’avais eu en Pologne en 1984 avec un ami responsable de région de Solidarnosc "Nos membres ne regardent pas la télé, nous savons le danger subniminal que peuvent présenter certains programmes" Adieu l’ami Patrick, et Bonjour chez vous ....


      • 0 vote
        Le Furet Le Furet 15 janvier 2009 13:19

        Pardon, SUBLIMINAL, faute de frappe.


      • 5 votes
        sortec sortec 15 janvier 2009 18:25

        acteur génial, visage génial, rictus, regard, perfection et fascination et la voix de jacques thébault.. le "clip" d’entrée du prisonnier est un chef d’oeuvre à lui tout seul et ses performances extraordinaires dans columbo et ses quelques scènes mémorables dans l’évadé d’alcatraz triste journée mais l’admiration restera Adieu et merci


        • 5 votes
          stephanemot 16 janvier 2009 07:18

          Esperons qu’il ait fini par echapper a cette fameuse bulle geante (pas la financiere ni l’immobiliere, celle de cette mythique serie).


          • 0 vote
            idyllique 17 janvier 2009 14:34

            Je me souviens de quelques épisodes découverts par hasard au début des années 80 .. cette série m’angoissait, et me captivait aussi... elle permet l’introspection de soi, et de comparer les modes de gouvernance des pays de la démocratie aux régimes totalitaire... l’obsession des sociétés à formater ses individus... à l’époque où cette série est apparue, l’occident craignait que le communisme domine le monde, les femmes s’émancipaient enfin pour devenir des êtres libres... Les auteurs de la série ont été inspiré par le livre d’Orwell avec 1984 !

            Une question que je vous pose aux lecteurs : A choisir, Une prison dorée ? ou vivre en France avec les galères de la démocratie (employés, jetables, contribuables-presse-citron ? disparition petit à petit de tous les acquis sociaux)

            REPONSE : Hélas, les prisons dorées n’exitent pas !!L’enfer planétaire est le lot quotidien de la moité de l’humanité



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