La Symbolique de Star Wars
Paul-George Sansonetti, diplômé de l'École du Louvre et ancien chargé de conférence à l'Ecole pratique des hautes études Sorbonne, décrypte la symbolique de la saga "Star wars" dans l'émission BTLV.
Un voyage initiatique :
Au début de la saga, le héros est un jeune homme ordinaire. Un concours de circonstances, pourtant, l’amène à s’extirper de son train-train, traverser ses peurs, transcender ses doutes et ses blessures pour relever des défis périlleux, en tirer une sagesse et accomplir un destin extraordinaire. « Son nom, déjà, n’a rien d’anodin, note Paul-Georges Sansonetti. Skywalker : celui qui marche au ciel, qui va prendre la mesure de sa dimension céleste. » Car là est bien le sujet, dans les parcours croisés de Luke et de son père, Anakin, devenu le maléfique Dark Vador. Qu’est-ce qui, à un moment donné, nous fait pencher vers l’ombre ou bien vers de la lumière ? « Selon l’expression du Tao, il n’y a pas l’épaisseur d’un fil d’araignée entre le bien et le mal », rappelle Paul-Georges Sansonetti. A chaque instant, « on peut basculer d’un côté ou de l’autre ». La vie ne cesse de nous meurtrir, de nous challenger. Le choix est nôtre : nous laisserons-nous aller à la peur, à la colère, l’impatience, l’orgueil, la convoitise ou la soif de puissance, ou parviendrons-nous à dépasser cette tentation pour affronter notre part d’ombre, parvenir à la transcender et rayonner d’autre chose, plus vaste que nos égos ?
« Star Wars transmet l’idée qu’on récolte toujours ce que l’on sème », note Paul-Georges Sansonetti. Mais la saga n’est pas qu’une histoire de karma. Epaulé par la confrérie des chevaliers Jedi, Luke Skywalker découvre peu à peu que la maîtrise de son intériorité peut l’ouvrir à un monde plus vaste. Tout à la fois combattants de la justice et de la paix, gardiens d’une vérité et mentors spirituels, ces Jedi – à la croisée du Merlin du Roi Arthur, du Gandalf des hobbits, des Chevaliers de la Table ronde et des Samouraïs – transmettent au jeune homme un enseignement fondé sur la reconnaissance et la maîtrise de la Force, « un champ d’énergie qui nous entoure, nous pénètre, lie tous les êtres vivants et toutes les galaxies » – comme l’un d’eux dans le film. La notion n’est pas nouvelle : c’est le Chi des chinois, le Prana des hindous, le Dieu des religions monothéistes, le principe polynésien de Mana, le Ka de l’Egypte ancienne « qui désigne à la fois la force vitale et spirituelle, et le corps subtil, explique Paul-Georges Sansonetti. Pour les égyptiens, le point de concentration du Ka était une colonne représentant la colonne vertébrale d’Osiris, qu’ils appelaient le Djed »… Et dont Georges Lucas s’est peut-être inspiré pour nommer ses chevaliers.
L’entraînement que reçoit Luke Skywalker est donc une sorte de « yoga », de discipline complète de l’être destinée à faire taire le bruit du mental, se défaire des réflexes conditionnés, se relier à son intuition et prendre peu à peu conscience que nous ne sommes pas que matière, qu’une force subtile nous entoure, qu’il est possible de s’y connecter et de l’utiliser, si tant est que nous parvenions à limer notre égo pour atteindre l’unification du corps et de l’esprit, de soi et de tout le reste. Alors, comme les Jedi, nous serons capables de pouvoirs qui peuvent paraître extraordinaires (suggestion mentale, kinesthésie, sixième sens, télépathie)… Mais qui sont décrits par toutes les sagesses ancestrales, que ce soit le bouddhisme, le vedanta, l’alchimie ou la cabbale, comme le signe d’une progression vers la lumière...
Source : http://www.inrees.com/articles/la-face-invisible-de-Star-Wars/
Tags : Etats-Unis Cinéma Culture Etonnant
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