Mais pourquoi pleurez-vous, madame ?
Quels sont ce chagrin et ces larmes versés de si beau matin ?
Pourquoi tant de peine en cette Saint-Valentin ?
Balayez d’un revers ce drame !
Quelle est cette peine, madame ?
Assise sur ce banc, les yeux mouillés de larmes,
Il fait pourtant beau et un homme de mon âge
Ne veut de tristesse en votre âme.
Non ? Mais rassurez-vous, madame !
Cet homme est loin d’avoir souffert et je le dis,
Toutes ces années de musique lui ont prédit,
Une retraite haut de gamme !
Trois belles générations, madame,
Empruntes de rires et de succès bien humains,
Il veut que son sourire nous chasse nos chagrins,
De la joie de vivre qu’il émane.
Mais il faut bien mourir, madame,
Un jour laisser la place à de jeunes talents,
Reculer sans bruit et se retirer du rang,
Souriant, authentique, vivace...
Que ce sourire vous va, madame !
Veuillez garder mon feutre blanc sous vos beaux yeux,
Pendant ma partie de boules avec le Bon Dieu
Qui s’impatiente de mon grand âge.
Si vous passez un jour par Syracuse,
Demandez de ma part cette chambre avec vue,
Bercez-vous de la chanson douce de la vie,
Et vous remercierez ce cher Henri...