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ffi

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  • Premier article le 16/05/2015
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  • vote
    ffi 23 mai 21:53

    Gollum Retour sur l’absurde. Tu me dis que la science se doit d’être toujours mouvante. Mais il ne faut pas oublier qu’elle est faite par des hommes. Or, les hommes adoptent, au long de leur vie, des schémas intellectuels qui s’enracinent et se figent progressivement, la plasticité neuronale allant décroissant.

    L’histoire des sciences ne montre pas un mouvement continu, mais un progrès par à coup.

    Le côté figé de la religion Oui, il y a un coté cyclique dans le rite, comme pour une discipline d’existence. Cependant, si je m’en réfère au modèle de Leibniz, Dieu contient à la fois les vérités nécessaires, qui sont l’objet interne de son entendement, et qui se traduisent par des lois figées et intemporelles (les lois physiques, que l’on peut déterminer par l’intelligence et l’expérience), mais également les vérités contingentes, qui dépendent de sa volonté (et obéit au choix du meilleur).

    La volonté divine étant par définition inconnue, et changeante au gré des circonstances, il est impossible de penser le christianisme comme chose figée, puisqu’il contraint à rester sans cesse à l’écoute des circonstances, lesquelles sont nos seuls indices quant à la volonté divine.

    C’est ce qui prévient d’agir aveuglément sous l’emprise d’une raison figée et mécanique.



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    ffi 23 mai 12:00

    @yoannanda :

    Psst : Aristote pose les bases de sa logique dans "la Métaphysique", où il explore science des causes premières. Dans cet ouvrage, il définit les axiomes et les principes. Donc je ne vois pas comment échapper à la métaphysique en évoquant ces thèmes.

    Dieu, par définition, est indéfinissable. Et je t’accorde que l’usage du terme peut justifier tout et n’importe quoi.

    Mais cela fait aussi paradoxalement son intérêt, car cela donne un axiome plein de souplesse, qui permet d’agréger tout un ensemble de connaissances empiriques, dans tous les domaines qui nous concernent (physique, moral,..etc)

    L’ennui, vois-tu, pour les anciens, c’est que les théories scientifiques de leur époque étaient trop peu développées. Par exemple, le fait que l’eau ou le vent puisse faire tourner un moulin était connu, mais sans que la notion de force soit bien établie. De même, le fait que le bois brûle, pour être connu, n’avait pas besoin d’une théorie de l’oxydation du carbone par l’oxygène de l’air.

    Je prends à dessein des exemples en physique car c’est plus simple.

    Ce que je veux dire, c’est que les anciens n’avaient pas à attendre d’avoir des théories parfaitement abouties pour agréger toutes les connaissances empiriques dans un grand corpus unifié.

    Dans le domaine moral, il en est de même. Manifestement, Il y a des manières de vivre en collectivité qui sont meilleures que les autres. Il existe donc certainement des lois morales, même si elles sont difficiles à déterminer. Les anciens n’avaient, dans ce domaine-là également pas à attendre les développements d’une théorie sociologique aboutie avec des axiomes précis et rigoureux pour agréger toutes leurs connaissances empiriques dans un grand corpus unifié.

    Par conséquent, ils ont posé un premier concept, flou : Dieu. Puis ils ont posé sous Dieu tout ce qui était permis ou interdit. Cela a produit un grand corpus de connaissances.

    Mais, en refusant Dieu, notre modernité se prive de tout cet ensemble de connaissances antiques sur l’art de vivre ensemble, alors que les sciences sur l’art de vivre en société ne sont toujours que balbutiantes (...et perverties par les intérêts des puissances économiques)

    La modernité a jeté le bébé avec l’eau du bain.

    La civilité, la courtoisie, par exemple et d’autres choses auxquelles on ne pense pas.



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    ffi 23 mai 11:12

    @Gollum
    Mais il ne faut pas le prendre comme une attitude générale à avoir, mais comme le témoignage circonstancié de quelqu’un qui a compris que toute sa manière de penser est fausse et qui, en conséquence, se force à changer de "logiciel".

    Evidemment, si toutes nos déductions sont justes, que leurs résultats donnent un résultat conforme à nos attentes, cela les valide et les confortent, et il n’y a alors aucun intérêt à changer le logiciel de notre pensée.

    Il n’y a que si l’on est confronté à une situation dans laquelle toutes nos déductions logiques sont prises systématiquement en défaut par le réel, qu’il convient de changer de paradigme.

    Tu m’accorderas que, la réalité, quand elle contredit nos attentes, en contredisant nos raisonnements, nous semblera de toutes façons absurde.

    Identiquement, si j’explore un nouveau paradigme, qui m’est étranger, et auquel je ne suis pas habitué, ma raison émettra cette sensation d’absurdité.

    Mais je peux très bien accepter cette sensation d’absurdité, au moins temporairement, pour tester un nouveau paradigme, afin de chercher à voir si ce nouveau type de raisonnement aboutit à déduire correctement les faits.

    Si les déduction générées par ce nouveau paradigme adopté sont incorrectes, alors il ne faut pas aimer cette absurdité et la reconnaître comme telle.

    Mais si ces déductions se montrent correctes, alors il va falloir s’habituer à accepter ce qui nous semblait de prime abord une absurdité, car il s’est avéré finalement que ce n’en était pas une...

    C’est chose absolument classique en histoire des sciences : Au XXème siècle, prend l’exemple de la relativité et à la MQ. Les scientifiques ont très bien su passer par-dessus une sensation d’absurdité. De même, l’héliocentrisme pouvait sembler absurde à certains, mais, finalement, il ne l’était pas.

    L’évolution de la pensée implique nécessairement d’accepter cette sensation d’absurdité.

    Mais la ressentir n’est pas s’y fourvoyer.
    Il faut l’aimer à bon escient, et c’est ça qui nous donne la force de changer.



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    ffi 23 mai 10:34

    2° La Raison

    La raison se fonde sur un ensemble de déductions logiques qui se fait à partir de prémisses.

    La validité des déductions dépend entièrement de la validité des prémisses.

    La déduction logique est autoritaire, binaire, elle ne laisse pas de trace à l’ambigüité.

    Cependant, les prémisses, axiomes, principes, hypothèses et suppositions qui sont les supports de la déduction, ne sont pas issus de la logique déductive, ils ne peuvent jamais être démontrés. Il sont issus d’une logique inductive. On les pose tels quels par généralisation de cas particuliers, sans démonstration indiscutable.

    Certes, on peut poser un amont des prémisses d’une théorie d’autres prémisses, plus fondamentaux encore, et qui permettront de pouvoir déduire les premiers. Mais ces nouveaux prémisses sont plus généraux encore, et ils resterons toujours posés en amont de la théorie sans réelle démonstration.

    On voit que l’on peut remonter à l’infini dans la pose de nouveaux principes, sans jamais pouvoir les démontrer absolument. En pratique, l’infini n’est pas humain. Donc il faut poser un premier principe, que l’on sait absolument indémontrable et qui pourtant explique tout. Et ce premier principe, unique, infini, omnipotent, est donc Dieu.

    Poser Dieu en premier principe est une nécessité pour la raison, car c’est ainsi qu’elle reconnaît sa limite, l’impossibilité qu’elle a de remonter à l’infini dans la succession incommensurable des causes et des effets.

    Mais supposer Dieu en amont de Tout n’interdit pas d’user de prémisses et de concepts pour former des théories.

    Cela permet seulement de ne pas être dupe de ces prémisses et concepts que l’on emploie pour raisonner, en reconnaissant leur caractère irrémédiablement hypothétique.



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    ffi 23 mai 10:05

    @Gollum

    1° L’absurde : Ce thème a été repris par Albert Camus.

    Mais pourquoi les gens ont-ils besoin de ressentir cette sensation, et dans quelles circonstances ?

    Quand on réfléchit, on a tendance à se laisser guider par l’habitude, en suivant les paradigmes usuels.

    Imaginez quelqu’un qui ressent le besoin de changer sa manière de penser, parce qu’il s’aperçoit que toutes les idéologies qui le guident lui font prendre des décisions qui se retournent chaque fois contre lui.

    S’il veut adopter un nouveau paradigme, sa pensée devra s’aventurer dans des contrées étrangères à celles qu’elle visite habituellement, et il ressentira alors une sensation diffuse d’étrangeté : il se sentira comme un étranger, explorant un monde inconnu.

    Toute sa raison, contrainte qu’elle est par l’habitude, lui dira qu’elle chemine dans le mauvais sens, lui enverra d’incessants signaux d’alarme, et lui implorera de faire machine arrière, puisque tous les paradigmes auxquels elle adhère devrait l’emmener dans une autre direction : ses circuits mentaux ont été branchés comme ça.

    Mais cet homme a sa volonté de changer son âme. Et c’est cette volonté qui force sa raison à prendre un autre pli que celui qu’elle a déjà pris. Alors sa raison en souffre, elle gémit de devoir modifier ces schémas bien établis dans ses connections neuronales. Elle est hors de sa zone de confort. L’homme éprouve une sensation d’absurdité.

    Mais cet homme le tolère, car il veut changer son logiciel. Il sait que plus il ressent d’absurdité, plus son logiciel interne est contraint de se reconfigurer. Par conséquent, le maximum de changement mental correspond au maximum d’absurdité ressentie.

    C’est en aimant la sensation d’absurdité que l’homme permet à sa propre volonté de dominer sa raison. L’amour de l’absurde lui donne la ressource morale nécessaire pour changer sa manière de penser.

    Je prends donc la phrase de Tertullien comme le symptôme d’un homme qui souhaite changer de paradigme intellectuel.

    "Et évidemment, c’est absurde, puisque toute nos théories sont prises en défaut. Mais il le faut, car manifestement nos théorie sont fausses."

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