Cuba, ce n’est pas une dictature, mais c’est drôlement bien imité !
Bon, je descends de l’avion, je viens de passer 6 semaines de plus au paradis du socialisme tropical... et je pense que notre bon camarade Mélanchon n’a pas complétement tort. D’abord, l’être suprême qui incarne la dictature n’est pas un dans sa version cubaine, mais trois, le père (Fidel C) le fils (Hugo C) et l’autre (Raul C) qu’on peut difficilement qualifier de saint esprit.
Ce pauvre Raul rate à peu près tout ce qu’il entreprend, il a fait de l’agriculture sa priorité et la production ne cesse de baisser, l’été dernier il a viré le ministre du sucre suite à une récolte comparable au niveau atteint en 1902 ! Aujourd’hui Cuba produit à peine plus de 10 % du sucre qu’il produisait au maximum de la campagne de 70 !
L’état du pays continue de se délabrer, un immeuble vient encore de se casser la gueule sur ses habitants, c’était il y a 3 semaines à l’angle de Salud et Infanta, à Centro Habana.
Pendant ce temps là, les sbires de Raul traquent les délinquants qui rénovent leur maison avec des produits "illégaux" puisque les matériaux sont à peu près impossibles à trouver autrement qu’au marché noir. Je connais plusieurs cas de propriétaires qui ont payé des amendes (suite à dénonciation du voisinage, bien sûr) pour avoir empêché leur maison de se casser la gueule en achetant des produits interdits (ciment, sable...)
La non-dictature cubaine tue par incompétence, pas par volonté d’écraser les dissidents, le seul critère pour avoir un poste confortable est la loyauté politique affichée. Autre exemple, le directeur de l’hopital Hermanos Almejeiras, ancien fleuron du système de santé cubain a été arrêté l’an dernier et promené avec des menottes devant le personnel tel un vulgaire boss du FMI, pour avoir abusé au-delà des limites. Il "rénovait" l’hopital, obtenait des crédits qu’il ne dépensait pas et s’enrichissait gravement. Les problèmes causés aux patients ? Ce n’était pas son problème. Si tu es malade à la Havane, que tu as besoin d’oxygène et que ta famille ne peut pas la payer... ? Tu crèves, c’est tout !
Tout ne marche pas de travers, puisqu’il a été arrêté, me direz-vous. Je pense plutôt qu’il faut y voir la logique en marche à l’heure actuelle : mon boulot me permet de piquer 2 litres d’huile, 3 kilos de poissons, des cigares ou des millions de pesos ? Alors j’en profite au maximum, parce que de toute façon si je ne me sers pas, un autre le fera à ma place...
De toute façon, il n’y a pas le choix, un cubain qui ne s’arrange pas avec la loi ne peut pas manger à sa faim (ou alors, il a de la famille à l’étranger). Il ferait quoi Mélanchon dans un pays où le salaire moyen est de 20 dollars par mois et où le litre d’huile coûte 2.40 dollars ?
Cette parodie de socialisme où les nantis roulent en gros 4 x 4 climatisés et où les pauvres n’ont pas de quoi se payer des chaussures ne devrait plus faire illusion. Alors, Mélanchon, un peu crétin, ou très mal informé ?
Allez, une petite dernière : ces dernières semaines la rubrique "étranger" du journal de 20 h à la télé parlait tous les soirs des manifestations de soutien du peuple syrien à son bien aimé président, cible d’un infâme complot international...