« vers un monde où les richesses seraient mieux distribuées »

Envisager les luttes sociales sous l’angle de la « juste » répartition des richesses, c’est déjà soumettre son analyse critique à la grille de critères imposée par les classes dominantes, qu’elles se disent de gauche ou de droite.

Comme si les richesses en question étaient bonnes en soi, et que l’accroissement sans limite de l’appareil productif était un but que devait se fixer l’humanité. Comme si le délitement du tissu social était sans rapport avec les moyens nécessaires à atteindre cet objectif. Comme si les luttes sociales post-révolution industrielle n’étaient pas destinées par nature à récolter les miettes permettant de perpétuer la mise au travail des populations. Comme si l’universalisation du salariat était un horizon indépassable. Comme si les dégradations environnementales et le totalitarisme vert qui s’en suit étaient étrangères à ces concepts fumeux.

Comme si l’on ne pouvait plus imaginer que la vie quotidienne échappe à l’économie, à l’état et aux systèmes techniques trop complexes pour être transparents et maîtrisables. Comme si les gens ordinaires ne pouvaient pas peser sur le cours de leur vie.