Vidéo
complètement débile : elle réécrit naïvement l’histoire pour
dénoncer de manière totalement biaisée une idéologie mondialiste
vue à travers le prisme de l’extrême droite.
Tout est
tellement raté qu’on ne peut croire une seconde à cette
argumentation qui n’a qu’un but, nous faire avaler les méfaits de
l’anti-racisme.
Il est bien plus intéressant de se référer
à des argumentations historiques sérieuses et bien plus
subversives, lisez plutôt cet extrait d’un discours d’Aimé Césaire
publié en 1950 :
Colonisation
et civilisation ?
La malédiction la plus commune en cette matière est d’être
la dupe de bonne foi d’une hypocrisie collective, habile à mal
poser les problèmes pour mieux légitimer les odieuses solutions
qu’on leur apporte.
[...]
Cela réglé, j’admets que mettre les civilisations
différentes en contact les unes avec les autres est bien ; que
marier des mondes différents est excellent ; qu’une
civilisation, quel que soit son génie intime, à se replier sur
elle-même, s’étiole ; que l’échange est ici l’oxygène,
et que la grande chance de l’Europe est d’avoir été un
carrefour, et que, d’avoir été le lieu géométrique de toutes
les idées, le réceptacle de toutes les philosophies, le lieu
d’accueil de tous les sentiments en a fait le meilleur
redistributeur d’énergie.
Mais alors je pose la question suivante : la colonisation
a-t-elle vraiment mis en contact ? Ou, si l’on préfère, de
toutes les manières d’« établir contact », était-elle
la meilleure ?
Je réponds non.
Et je dis que de la colonisation à la civilisation, la
distance est infinie ; que, de toutes les expéditions
coloniales accumulées, de tous les statuts coloniaux élaborés, de
toutes les circulaires ministérielles expédiées, on ne saurait
réussir à extirper une seule valeur humaine.
Il faudrait d’abord étudier
comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à
l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller
aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine
raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y
a au Viet Nam une tête coupée et un œil crevé et qu’en France
on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un
Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de
la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression
universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer
d’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités
violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions
punitives tolérées, de tous ces prisonniers ficelés et interrogés,
de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial
encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé
dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de
l’ensauvagement du continent1.
[...] »