Dans tous les sel, c’est le temps de travail qui sert d’étalon à la monnaie d’échange. Une unité de cette monnaie est généralement la minute. Si par exemple tu donnes deux heures de ton temps, ton compte auprès du sel est crédité de 120 unités, échangeables contre autant. Ce qui est intéressant c’est que une unité de temps du professeur de musique équivaut à une unité de temps de la mamie qui va apprendre à un jeune célibataire à faire la cuisine ou à coudre, même si chacun est libre de négocier une réévaluation, si par exemple il effectue un travail qui nécessite du matériel et des consommables ( essence ou autre ). Ce qui est plus compliqué, c’est d’évaluer le nombre d’unités à demander pour un bien ou une production, un poulet, une stère de bois, etc..., toute chose qui a un coût de fabrication. J’ai participé à la création d’un sel ici dans le sud, ma soeur au premier sel de Polynésie il y a peu http://tahitiselavenir.wordpress.com/. J’ai adoré ( je sais c’est cruel ) voir débarquer pour s’inscrire des bobos qui se sont très vite rendus compte qu’il ne produisaient rien, qu’ils n’avaient aucun savoir-faire utile, et que leur place était dans le système marchand qui va avec leur fiche de paye. L’inscription dans un sel, c’est un instant de vérité.