Pas encore vu la vidéo mais je me suis encore bien régalé avec les commentaires :)
J’ai
le sentiment que chacun porte un bout de vérité, et que cette vérité —
ironiquement — est dans l’union de vos contraires comme l’insinuait
(volontairement ?) Gollum parlant du Taoïsme. Gaspard dont les longs
posts sont aussi excellents que ses blagues prétend que les "symboles"
qu’on voit partout ne seraient pas nécessairement, consciemment et/ou
volontairement satanistes : je le rejoins sur cette idée que dans la
masse d’idiots utiles au "système" tous ne sont pas et/ou ne peuvent pas
être "initiés" et participer d’un projet dont ils seraient délibérément
acteurs. Il y a sans doute une part d’ignorance, de sensationnel, de
mimétisme et au final : de manipulation. Ceci vaut tant pour les
propagateurs de cette symbolique que pour ceux qui la dénoncent sans
discernement en prétendant que tous seraient adeptes voire gourous de
haut niveau d’un culte obscure ou lumineux — au choix — dont ils
seraient autant d’âmes conscientes et de têtes pensantes. Toutefois et
en gardant bien cette mesure dans un coin de ma tête, je partage cette
idée émise par Nigari que ce renversement du sens, des valeurs et des
repères dont nous sommes les témoins en ces temps troublés sont
préoccupants et ce qu’ils soient ou non le fait d’un projet de tous ou
seulement de quelques-uns. Il semble évident en tout cas et compte tenu
de l’effet de masse que tout cela participe d’une volonté. La question
est peut-être davantage de savoir si Lady Gaga fait partie de cette
volonté ou des effets induits par elle.
En tant qu’agnostique,
je m’étonne de ce que beaucoup de ceux qui critiquent les obsédés du
symbole "illuminati" le font en faisant souvent référence à la Bible ou à
d’autres mythologies. Peut-être ma connaissance en est-elle trop
limitée, mais j’ai le sentiment qu’elles font partie du problème. Le
Dieu que l’Ancien Testament nous présente comme miséricordieux fait par
exemple preuve d’assez peu de compassion, suffit de lire la Genèse pour
s’en apercevoir. Sa colère est terrible, son courroux éternel, et il
châtie non seulement le pécheur mais avec lui toutes les générations
qu’il engendre. Il n’aime pas que l’homme accède à la connaissance. Et
pour éviter qu’il n’y accède de nouveau, ou qu’il s’affranchisse de sa
condition de mortel — pour éviter en fait que l’homme ne devienne Dieu
ou que ceux qui sont en bas "au sol" ne s’élèvent —, il le contraint à
travailler chaque jour de sa vie. (Sauf le dimanche : "jour du Seigneur"
donc voué à la commémoration de Dieu et de "notre" offense.) C’est la
punition éternelle de ce Dieu-là pour avoir accédé malencontreusement à
la connaissance qu’Il se réservait.
Je trouve ce Dieu bizarre et
pour être très franc : j’ai le sentiment que cette mythologie
monothéiste pose les bases d’une condition de crainte, d’interdiction
d’accès à la connaissance, et de travail pour empêcher d’y revenir.
Comme autant de choses qui président à la manière dont nos élites nous
gouvernent encore aujourd’hui, càd par la crainte que les choses ne
s’enveniment si d’aventure il nous prenait l’envie de penser par
nous-mêmes, ce dont le travail — heureusement ! — nous empêche par
manque de temps pour méditer ou réfléchir. Je me demande parfois si la
grande "révélation" promise par le Nouveau Testament ne consisterait pas
à dire que tout ce qui nous a été présenté comme vrai depuis la Genèse
est faux et inversement. Que Dieu serait en fait cruel, pas
miséricordieux ; et que Satan peut-être à l’instar de Prométhée (l’un
portant la lumière et l’autre le feu) ne voulait après tout que le
meilleur pour nous autres, pauvres mortels. Que le Dieu dont on nous
prédit le règne après cette révélation serait en fait plus proche de
notre représentation du Mal que du Bien, induite — ironiquement — par
l’étude du Livre et des repères qu’il installe. Et surtout : que ni ce
Dieu ni Satan n’existent, mais qu’ils ont été des mythes fort utiles
pour nous asservir en jouant sur la crainte d’un "au-dessus" qui
n’existe pas. Ou s’il existe : sous une forme et un nom différents de
ceux que des hommes ont décidé de lui donner.
Mon sentiment en
gros et à ce jour, c’est que le Dieu unique introduit par la Bible n’est
pas celui qui viendra chasser le mensonge : Il est lui-même la première
pierre de ce mensonge. Une construction humaine posant les bases d’un
schéma social — au sens large — qui serait un peu le mode d’emploi des
outils de domination. Il est à noter aussi que l’individualisme résulte
en partie de cette influente mythologie, Dieu donnant à l’homme l’ordre
de "dominer" sur toutes les espèces de la terre, de l’air et des mers,
ainsi qu’accessoirement sur sa propre femme. (Figure pécheresse par
excellence aux yeux de Dieu ; aux miens : figure d’amour et de
tempérance.) Dire que l’individualisme serait un signe de la présence du
Diable parmi nous me semble donc en ce sens discutable : ce pourrait
être aussi bien et simplement le résultat de notre obéissance au
commandement de Dieu que de placer l’homme — en tant qu’espèce ou en
tant qu’individu — au centre de notre paradigme social et cosmique. Soit
dit sans intention d’offense et d’avance pardon pour ce que mon post
peut avoir d’inculte, d’HS ou de brouillon — j’ai juste l’impression que
les mensonges d’aujourd’hui sont un peu les vérités d’hier et
inversement.