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Le Bordelleur Le Bordelleur 7 août 2013 13:20

Peste ! Que d’impatience, mon âme de midinette en est moite d’émotion. Bon, j’ai réfléchi pas mal avant de te répondre parce qu’un expéditif "les deux !" aurait été une pirouette, une façon de botter en touche, j’ai bien compris que tu ne me demandais pas de choisir mais de hiérarchiser.

De définir une priorité plus exactement.

Exemple : Quellle est la priorité entre bouffer et baiser ?

Au niveau la survie de l’espèce, les deux sont indispensables, on ne définira par nécessairement une priorité, si l’ensemble de l’espèce arrête de baiser ou de bouffer, l’espèce finira par disparaître.

Par contre au niveau individuel, ne pas baiser ne compromet pas la survie individuelle, tandis que bouffer... Se gratter le ventre n’étant pas un bon coupe faim.

Cela étant, j’ai beau y réfléchir, sérieusement donc, et je ne vois pas en quoi une telle hiérarchisation s’imposerait et même en quoi, à moins d’être cynique et de penser "Vive la censure !, comme ça je peux faire mon beurre dessus !"

Je pense que là tu es sur la bonne piste. Ton cynisme t’indique la bonne direction.

N’oublie pas que le cynisme a 2500 ans de postérité, Diogène à l’appui, contre 250 pour l’anarchisme.

Dans un état de liberté absolue d’expression (hypothétique, parce que je ne pense pas que cela puisse exister un jour). Il serait bien difficile de faire la distinction entre l’expression issue d’une quelconque pulsion et l’expresion issue d’une conviction intellectuelle. (La première n’étant pas ce que j’appelle de la liberté)

C’est par les petits interdits sociaux que tu transgresses à radio libertaire, que tu te distingues de ces dernier, donc plus en avance sur le point numéro soulevé dans ma question.

ce qui est peut-être, je n’en sais rien, je ne te fais pas de procès d’intention, en filigrane dans ta question, elle aurait le moindre sens, les deux propositions me semblant synergiques et pas du tout contradictoires. Donc voilà, après réflexion, ma réponse est : "les deux !".

Personnellement, la priorité est numéro 1. La seconde n’a finalemenent que peu de valeur sans première, sans compter qu’elle est peut-être impossible à mettre en place.

Je vais te raconter quelque chose qui te permettra je crois de mieux comprendre ladite réponse s’il en était besoin. Je suis d’une génération (je suis un vieux si tu préfères) qui a connu le service militaire. Avant de me retrouver coincé aux "trois jours", pendant plusieurs années même, j’ai milité (je devrais mettre des guillemets, je n’ai jamais été très porté sur le militantisme ni l’action collective mais l’idée y est) pour la suppression du service militaire en question. Et puis, arrive le moment fatidique où on va te déclarer apte ou pas (je te passe tous les détails croustillants, ce n’est pas le propos), je fais ce que je dois faire à cet instant pour être réformé P4 (à l’époque, j’étais à Normale Sup’, c’était moyennement crédible de me faire passer pour un type qui n’avait pas vraiment l’usage de ses capacités mentales, mais bon, quand on est déterminé, et je l’étais, extrêmement (c’est rien de le dire), on arrive très souvent à ses fins) et bref, je sors de la caserne avec mon papier certifiant que j’étais inapte pour raison psychiatrique au service de la Nation, même dans un labo militaire. Eh bien ?, tu sais quoi ? J’ai continué par la suite à "militer" tout autant, ni plus ni moins pour l’abrogation du service militaire jusqu’à ce que Chirac le supprime quelques années plus tard.

Alors oui, j’imagine qu’il y a des gens qui se sont fait réformer à l’époque et qui derrière ont juste pensé "C’est chacun sa merde !, si les autres n’ont pas envie de se faire chier comme des cons dans une caserne, ils n’ont qu’à faire comme moi et sortir un baratin à la cool au médecin chef, nique leur race !" et à l’inverse d’autres qui "militaient" pour la suppression du service militaire mais qui, par timidité, incapacité ou respect de la loi, n’ont pas fait ce qu’il fallait pour se faire réformer et ont passé un an dans un joli uniforme kaki.

De mon côté j’ai été libéré du service grâce au président Chirac. Je n’ai pas cherché à me faire réformer. J’étais mûr pour les chasseurs alpins, donc apte. Je suis soulagé de ne pas l’avoir, pour autant je suis contre cette réforme. Je préfère une armée, à choisir, de conscrits, plutôt qu’une armée de professionnels.

Pas moi. Je ne pense pas ni pour ça ni pour le reste "c’est chacun sa merde !" mais quand je juge une règle commune illégitime, je n’ai aucun scrupule à ne pas la respecter et tant pis si ça rompt un principe très cher aux Français qui est l’égalité.

Pourquoi Socrate s’est suicidé ? Parce qu’il pensait qu’il était plus légitime de respecter la règle commune, condamnation à mort voulue par l’assemblée athénienne, que de se poser la question de savoir si cette condamnation était légitime ou pas.

Je ne sais pas si ma réponse te convaincra mais je ne peux pas te dire mieux. Oui !, je "milite" pour la liberté d’expression collective absolue protégée en terme juridique pour reprendre ta formulation très pertinemment précise et j’espère de tout mon cœur (sans trop y croire si je dois être parfaitement honnête, on n’aime pas beaucoup la liberté en France et particulièrement depuis 20 ou 30 ans, et ce quels que soient les partis ou la plupart des familles de pensées) qu’elle sera un jour promulguée et que poursuivre devant un tribunal quelqu’un à cause de ses idées ou de son imaginaire paraitra à la plupart aussi aberrant qu’à moi-même, mais en attendant, ce droit que je juge absolument légitime (m’exprimer sans autre limite que ma conscience dans un cadre artistique), je me l’octroie sans le moindre début de remords et ce, comme tu le dis de nouveau, quels que soient les risques (juridiques ou les menaces physique de tel ou tels activiste(s) d’un camp ou d’un autre ou…).

Je ne peux pas te dire mieux, j’espère que ça répond à ta question.

Ça répond à ma question, mais je ne crois pas que la réponse soit juste logiquement. Je pense que cela vient de la divergence d’opinion sur l’anarchisme, que je ne pense pas réalisable politiquement dans une société.

Je te laisserai plus de temps pour répondre. C’est vrai que j’étais bêtement pressé.




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