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bOvinus bOvinus 21 janvier 2014 16:55

Vous ne le savez peut-être pas, mais Gorby a un procès pour haute trahison au cul, hein. Le plus "drôle", c’est qu’il ne s’agit même pas d’une initiative venant d’un quelconque parti "communiste" (ça fait au moins une chose qu’il faut concéder à MasquedeFer - les "communistes" russes actuels ne valent pas mieux que Merluchon et sa clique, c’est tout à fait exact... le trotskysme, c’est vraiment la chienlit), mais du syndicat des citoyens de Russie, c’est assez récent, semblerait-il (voir ici : http://nstarikov.ru/blog/17249 ). Il semblerait néanmoins que le pouvoir soit intervenu pour faire bloquer le dossier, je sais pas trop où ça en est actuellement, mais ça fait toujours un élément de "désordre" de plus. Personnellement, je ne suis pas persuadé qu’il fût réellement un traître, mais incompétent, manipulé et crétin, ça oui, clairement. Paraît que son blaze dans son bled de Stavropol, c’était "Micha l’Enveloppe". Bref, pas quelqu’un à mettre aux commandes d’une super-puissance.
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Pour ce qui est des "répressions" staliniennes, après de longues recherches, je suis parvenu à la conclusion que c’est encore une fois du pipeau. J’ai été élevé dans l’idée que Staline était un monstre. Mais, rien à faire, je n’arrivais pas à y croire vraiment. En fait, même si tout semble indiquer l’abomination, les 100 millions de morts du communisme, etc., on se rend compte au bout d’un moment qu’il n’y a que 3 sources d’où tout cela provient : la propagande nazie (logique), la propagande anglo-saxonne (logique aussi), et la propagande de Khrouchtchev (ça, ça paraît beaucoup moins logique, quand on ne sait pas que Nikita Khrouchtchev était trotskyste et détestait Staline pour raisons personnelles... là, ça devient déjà plus clair). Il y a aussi un autre problème, beaucoup plus gênant, celui-là : si on fait le total des millions de morts attribués au "régime" (révolution, guerre civile, famines, purges, goulag, etc.) et qu’on y rajoute les 30 millions prouvés et confirmés de la 2ème GM, on arrive à des chiffres surréalistes. Impossible que ça passe inaperçu sur la pyramide des âges. Or, on n’y voit que la 2ème guerre mondiale. Même la décennie noire des années 1990 on la voit (et là, je peux vous dire qu’il y en a eu, des morts, et le coupable tout désigné est bien connu : il s’appelle Boris Eltsine ; cela dit, quand on commence à chercher qui est "derrière" Boris l’alcoolique, on a peur) mais pas les "purges staliniennes". Celles-là, on ne les voit pas.
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Les chiffres des ces soi-disant "purges" sont connus, pourtant, ça a été déclassifié dans les années 1990. Mais bizarrement, personne ne vient les mettre sur le devant de la scène, même pas la CIA. C’est peut-être qu’il n’y a pas grand-chose à en dire ? Entre 1922 et 1953 il y eut environ 4.700.000 condamnations tout compris (celles des tribunaux militaires non comprises), aux peines les plus diverses, dont environ 750.000 "seulement" à la peine de mort. Je ne dis pas que c’est peu, c’est déjà assez conséquent. Pourtant, pour un pays dont la population était d’après le recensement de 1940 de 170 millions, en 30 ans, c’est pas énorme eu égard aux épreuves que le pays eut à traverser (une révolution, deux guerres civiles, une industrialisation à marche forcée, et une guerre à mort contre l’Allemagne nazie, ou plutôt, devrais-je dire l’Europe nazifiée ?).
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Je n’ai pas lu Dombrovski, et je vous avouerai que la littérature "dissidente" m’est en général assez insupportable (il n’y a guère que Sakharov que je respecte là-dedans, lui au moins avait de l’honneur). Peut-être Dombrovski a-t-il été condamné à tort. C’est possible, mais les erreurs judiciaires n’étaient pas si fréquentes que cela. N’allez pas croire, pourtant, qu’on réprimait systématiquement tous ceux qui ne voulaient pas rentrer dans le moule. J’ai un bon contre-exemple d’ailleurs : Mikhaïl Boulgakov.
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Son roman "La Garde Blanche" était basé sur une pièce de théâtre, dont le nom est "Les jours de Tourbine". Elle a été interdite par les caciques du PC œuvrant dans l’administration culturelle, pour raisons "politiques", bien entendu : c’était clairement pas un éloge du bolchévisme.
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Or, il se trouve que Staline, grand amateur d’art et de littérature, aimait beaucoup cette pièce (il paraît qu’il l’aurait vue 14 fois). Un beau jour, s’étonnant de la médiocrité de la programmation du Grand Théâtre, il alla voir le directeur pour lui demander ce qu’était devenue la pièce de Boulgakov et pourquoi on ne la voyait plus au programme. Le directeur, tout penaud, avoua alors qu’il avait fait interdire cette œuvre jugée "contre-révolutionnaire". Staline eut à intervenir personnellement dans les rouages de la bureaucratie pour lever l’interdiction.
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Cette histoire ne s’arrête pas là. Quelques années plus tard, en 1937 ou 1938, Staline reçoit un courrier désespéré de Boulgakov, qui demande l’autorisation d’émigrer. Celui-ci se plaignait en effet de ne pas trouver de travail, de vivre au bord de la misère et d’être victime de "pressions" et de "persécutions". Le lendemain, il reçoit un coup de fil de Staline en personne, qui voulait savoir quel était son problème... il n’était tout simplement pas au courant. Puis, il intervint une deuxième fois pour "placer" Boulgakov au Grand Théâtre, afin qu’il pût travailler en paix.
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Ébloui par tant de magnanimité, Boulgakov écrivit une pièce consacrée à Staline, intitulée "Batoum". Celui-ci assista à la première, puis la fit interdire. Lorsqu’on lui demanda "pourquoi donc ? elle est mauvaise, cette pièce ?", il répondit : "Non, cette pièce est excellente. Malheureusement, on ne peut pas la laisser jouer. Ce ne serait pas... décent". La pièce fut jouée pour la première fois en 1988 ou en 1989, dans une adaptation grotesque (qui fit grand scandale), et jamais plus depuis.
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Comme quoi, même cette histoire de "culte de la personnalité" inventée de toutes pièces par le camarade N. Khrouchtchev, c’est du pipeau. Mettez-vous à sa place : quand on succède à un dirigeant du calibre de Staline, il n’est pas facile de ne pas passer pour un guignol. La seule chose à faire, c’est essayer de déboulonner la statue, ou au moins, de lui donner un air monstrueux.
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Vous savez, tout pouvoir a ses lèche-cul. Pour mieux se faire voir au chef, on se croit obligé d’être plus royaliste que le roi. Ce genre de tartufes prolifèrent ici en France, eh bien, c’est pareil dans tous les régimes du monde entier, de tous temps. Beaucoup de mal et beaucoup de conneries sont à mettre au compte de cette sorte de personnes en URSS. Maintenant, Staline y est-il pour quelque chose ? Il peut pas être partout, hein. Faut pas croire qu’il intervenait dans la moindre question et qu’il faisait condamner à l’écartèlement tous ceux qui avaient le malheur de faire un pet de travers.




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