Au fond Attali est un véritable "humaniste" qui croit en "
l’Homme bon" capable d’établir une société meilleure, sans gouvernements
et sans états (autre que mondial) tout comme le souhaitait Marx. Comme
tous les "humanistes", en particulier de gauche, Attali place l’Homme au
centre de tout, réfutant toute forme de verticalité, voire même de
hiérarchie, notions qui incarnent le "Mal absolu".Son intervention, que
j’estime majeure, mériterait un véritable débat sur la notion de liberté
individuelle et des liens existant entre la démocratie et le marché.
Je ne sais pas si Attali est fondamentalement un homme bon, son élitisme à peine masqué semble plutôt cacher une soif de pouvoir que ses seules connaissances ne pourraient rassasier. D’ailleurs sa métaphore biologique ne tient pas : la vie n’est pas un "bricolage" entre un désordre extrême et un ordre extrême, ou alors, c’est qu’il n’est pas capable de voir ce qu’est réellement la vie, ce qui est bien plus probable.
Sinon la chimère d’un monde sans gouvernement, sans états (et si un "état mondial" est nécessaire, cela revient à dire que les états nationaux le sont également) est de fait voué à l’échec, car il n’existera aucun moment N dans l’Histoire où tous les hommes seront bons, sains, émancipés, heureux et assouvis.
L’humanité étant composé d’individus en voie de construction permanente, ceux-ci ont besoin d’être aidés au maximum, et on est aidés souvent par ceux qui savent... Inutile donc de frotter la "démocratie" dans le sens du poil pour en faire luire l’aspect populaire. En cela Jaco a par contre raison de lier "démocratie et marché", et les hommes au sommet du pouvoir étant hautement corrompus ou idiots et inopérants, la démocratie de marché est -hormis les conflit ouverts- le système le plus pourri pour instaurer sur le globe, les injustices les plus insupportables.
Et j’arrêterai sur son aphorisme : "l’apologie de la liberté individuelle c’est l’apologie de la déloyauté car j’ai le droit de ne pas obéir au contrat"..., certes oui, mais il y aura une différence de comportement entre celui qui donne de la valeur à son engagement et celui qui n’en donne pas, entre un homme d’honneur (horrible et vieille valeur et un homme qui n’en a pas ou peu.