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Nora Inu Nora Inu 18 juin 2014 15:06

Hijack ,


j’avais fait mon article avant l’émission , mais vu qu’il parle de berlin , et comme je t’ai dit que mon article ne passera pas , je le poste ici .

L’effondrement annoncé d’un mémorial qui devait durer 1.000 ans

Présentation officielle :
 
Le Mémorial de l’Holocauste de Berlin, situé à Mitte sur un terrain de l’ancien no man’s land qui longeait autrefois le Mur, près de la porte de Brandebourg, est l’étonnant monument de Berlin consacré à l’Holocauste, dédié aux victimes juives du génocide perpétré par les Nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Impressionnant dans sa grandeur grise et sobre, plutôt que sombre, il comprend un centre d’information en sous-sol, situé au sud-est de l’emplacement du Mémorial et accessible par deux escaliers ou par un ascenseur.

Il a fallu 17 ans pour que le Mémorial de Berlin soit achevé. La pierre fondatrice fut la résolution du Bundestag du 25 juin 1999 d’ériger un Mémorial aux juifs assassinés d’Europe. Il s’ensuivit des années de discussions et de délibérations, jusqu’à ce que le monument soit terminé, le 8 mai 2005. L’architecte américain Peter Eisenmann conçut le projet lauréat ; constitué de 2711 blocs de béton, rectangulaires et assemblés en damier, rappelant des pierres tombales. Le monunent est ouvert nuit et jour et il est possible de marcher entre les dalles de béton à son propre rythme. Les visiteurs ne sont pas autorisés à les escalader, ce qui est particuliéremt difficile pour les enfants et les adolescents L’effet produit est celui d’une dislocation du Moi dans un labyrinthe mouvant, car le sol est inégal et les blocs ont des hauteurs et des tailles différentes. Un lieu ideal pour une méditation profonde.
(Texte officiel de Berlin.de)

Les fonctions non-officielles de ce mémorial :

 

Depuis son ouverture en 2005, le Mémorial de l’Holocauste a toujours été libre d’accès, conformément à la volonté de l’architecte Peter Eisenman. Le mémorial est depuis longtemps la cible de graffeurs, et il est habituel en journée de voir les touristes faire montre d’une absence de respect totale pour le lieu où ils se trouvent en s’asseyant sur les stèles pour regarder confortablement leur plan ou pique-niquer comme s’il s’agissait de bancs publics, et les enfants s’amuser à sauter de stèle en stèle. La nuit, il n’est pas rare que le lieu soit fréquenté par des couples aventureux ou des prostituées et leurs clients.

Le lieu est également devenu le décor d’une pratique étrange, dont parlait Vice l’an dernier : les utilisateurs de l’app de rencontres destinée aux gays Grindr sont de plus en plus nombreux à se faire photographier entre les stèles de béton et à utiliser ces clichés pour leur photo de profil. Une curiosité à laquelle rend hommage le blog anglais Grindr Remembers, qui compile des dizaines de ces portraits. Les deux auteurs du blog, Ariel Efraim Ashbel et Romm Lewkowicz, deux amis israéliens vivant à Berlin et à Londres, ne sont pas du tout choqués par cette drôle de mode, qu’ils trouvent plutôt amusante.

Selon le second, celle-ci n’aurait rien d’antisémite mais serait liée au fait que Berlin attire de nombreux touristes gays et que la beauté graphique du lieu les séduirait plus que la Porte de Brandebourg, autre symbole du tourisme :

« Pour la plupart c’est certainement un hasard. […] Les homos se rendent à Berlin, parce qu’il y a là beaucoup d’autres homos et beaucoup de clubs. Ils passent six jours dans les clubs et le septième ils font une visite guidée des curiosités. Ils sont en vacances, c’est pourquoi ils visitent le mémorial et font une quantité de photos. Il y a un fond neutre, alors ils enlèvent leurs T-shirts et ils prennent la pose. Je ne sais pas pourquoi. »
 

Alain Soral sur ce mémorial :

 

https://www.youtube.com/watch?v=NAaFmxrlIB4

 

https://www.youtube.com/watch?v=lv2VqtyrvH4

 

L’effondrement annoncé d’un monument qui devait durer mille ans :

Ce champ de stèles conçu par l’architecte américain Peter Eisenman pour durer 1.000 ans n’a même pas atteint une décennie qu’il menace déjà de s’effondrer, vient de révéler cette semaine une enquête menée par le Süddeutsche Zeitung.

Plus de 2.200 stèles du coûteux mémorial –27 millions d’euros– sont lézardées. Certaines fissures sont apparues dès 2005, mais les dégâts s’aggravent d’année en année. Un phénomène lié aux changements de température à la surface du béton, comme l’explique au quotidien l’expert en construction Bernd Hillemeier, ancien directeur de l’Institut du génie civil à l’université technique de Berlin :

« La chaleur et le froid créent des tensions sur une surface de béton qui peuvent devenir si importantes qu’elles entraînent des fissures. »

Certains blocs de béton présentent des fissures si larges qu’ils menacent de s’écrouler et ont dû être consolidés par des corsets de métal. Selon une expertise commanditée par la Fondation pour le Mémorial pour les juifs assassinés d’Europe, en charge du monument, 380 stèles pourraient représenter un danger vis-à-vis des visiteurs. La Fondation prévoit donc de les renforcer à l’aide de nouveaux dispositifs de contention métalliques. Une solution qui ne satisfait aujourd’hui personne, puisqu’elle gâche l’esthétique du lieu.

Deux stèles ont même été retirées dans la plus grande discrétion en 2010, par une froide nuit d’hiver. L’une a pu être réparée et réintégrée à l’ensemble, tandis que l’autre, trop endommagée, n’a pas été remplacée.

 

https://www.youtube.com/watch?v=UQq...

 

À la demande de la fondation chargée de la gestion du mémorial, le tribunal de grande instance de Berlin a lancé une expertise en 2012 pour déterminer à qui revenait la responsabilité des dégâts. Comme s’interroge la Süddeutsche Zeitung :

« La composition du béton est-elle bonne ? Y a-t-il eu suffisamment de calculs pour déterminer de quelle façon le soleil, le vent et la grêle agissent sur les stèles ? Est-ce la faute de l’entreprise qui a fabriqué le béton ? Est-ce que la responsabilité revient à Eisenman et au gouvernement du Land de Berlin en tant que maître d’ouvrage, parce qu’ils ont estimé que les prototypes étaient satisfaisants ? »

Interrogé par le magazine Stern, l’architecte Peter Eisenman nie toute responsabilité et rejette la faute sur la direction de la Fondation, à qui il reproche d’avoir « visiblement changé des choses, pour économiser de l’argent ». D’après l’architecte, les stèles en béton armé, dont les murs ont une épaisseur de 15cm, ne contiendraient pas suffisamment d’acier. De son côté, la direction de la fondation assure n’avoir pris aucune décision concernant les matériaux utilisés pour la construction des stèles, rapporte le Berliner Morgenpost.

Il y a onze ans, alors que le mémorial était encore en chantier, le chef de l’entreprise de construction chargée de fabriquer les stèles de béton, Bodo Rothert, aimait à les comparer aux pyramides de Gizeh. Quand les journalistes l’interrogaient sur la durabilité de l’édifice, il répondait par une question :

« Qu’ont donc pensé autrefois les bâtisseurs de pyramides en Égypte ? Leur ouvrage est toujours là. »



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