@wendigo
Je suis tout à fait d’ accord
avec vous sur le fait qu’il puisse exister du bluff et de la tromperie.
Je n’évacue pas non plus l’immense
supériorité du jeu d’échec sur le plan cognitif, à ce niveau là , risk n’ est
pas comparable.
Pourquoi je pense que Risk
se rapproche plus de la réalité politique ?
D’ abord parce que c’est un
jeu coopératif, les
joueurs ont la possibilité de se concerter et de s’engager à coopérer avant de
définir la stratégie, ce qui correspond incontestablement à la réalité
politique.
Ensuite contrairement aux
échecs c’est un jeu à somme non nulle, çàd que l’intérêt de l’un des deux
joueurs n’est pas strictement opposé à l’intérêt de l’autre joueur, ce qui est
une réalité politique.
Et comme vous l’avez-vous-même
signalé, toutes les pièces sont
visibles dans le jeu d’échec, ce qui n’est pas le cas dans risk ou les
joueurs cachent leurs cartes et dissimulent leurs objectifs, c’est un jeu à
information incomplète.
Mais surtout, il y’ a le
fait que le jeu d’échec ne confronte que deux adversaires alors que dans risk,
le nombre va bien au-delà ce qui permet de constituer des coalitions et donc de
parlementer, il y’ a une dimension diplomatique dans le jeu et il se dessine
souvent des modèles correspondant à la théorie d’équilibre des puissances.
-ce qui laisse une part d’aléatoire qui en réelle stratégie n’a pas le
droit d’être !
Là-dessus vous vous trompez,
l’aléatoire est un paramètre déterminant dans la stratégie, le brouillard et l’incertitude existe dans toutes les
configurations politiques, les plus antiques stratèges (Sun Tzu) et les modernes (Clausewitz) l’ont toujours mentionné.
Autre chose : dans le
jeu d’ échec , les adversaires sont égaux puisqu’ ils disposent des mêmes
pièces , alors que dans risk , l’aléatoire fait que dès le départ , certains
sont plus puissants que d’autres , les plus puissants essaient de gérer leur
avantage initial alors que les moins puissants essaient de remonter leur retard
, et cette inégalité correspond au modèle des relations internationales depuis
la révolution néolithique.
Ce qui manque à risk, c’est
que c’est un jeu à mémoire parfaite, çàd que chaque joueur peut se rappeler à tout moment de la suite de
coups qui ont été joués précédemment, puisque tous les joueurs peuvent voir le
plateau. Pour se rapprocher un peu plus de la réalité, il faudrait par exemple
pouvoir cacher certains mouvements effectués par les troupes amies ou ennemies,
ce qui impliquerait pour les acteurs d’agir sur base d’hypothèse sur ce que les
autres auraient pu faire.
Pour le reste, ce sont des
jeux amusant mais ce ne sont que des jeux, la réalité politique est autrement
plus complexe, aucun jeu ne s’en rapprochera jamais tellement il y a de
paramètres à prendre en compte, là on joue avec des pions mais dans le réel, la
politique est un jeu sanglant, des hommes , des femmes , des enfants meurent et
souffrent, ce seul paramètre change tout dans la façon d’ aborder les choses …