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Le fou de T'chou ? ??? 23 novembre 2017 10:43

La fin de la conférence est remarquable (8 dernières minutes), et peut servir d’introduction à ceux qui n’auraient pas le courage de visionner cette longue vidéo. C’est en particulier un message à la « dissidence » — à ses déboires — de la part d’un personnage qui, au-delà de ce que l’on peut penser de son parcours, a resisté on ne peut plus concrètement, ayant été prêt à mourir pour ses idées (sans pour autant y croire, ajoute-il malicieusement au milieu de la conférence).

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Il répond à une jeune demoiselle lui faisant part de son désarroi. Celle-ci rappelle que, depuis plus de 40 ans, malgré que l’on [c.à.d. les êtres pensants] sache que l’on va droit dans le mur, et qu’un « rapport de force », certes représenté par une minorité, a émergé, rien n’a changé. Miguel répond de la manière suivante :

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Il faut comprendre que nous sommes en présence d’une croyance. Or vous savez votre Proust, lui il écrit dans La recherche  : « Les faits ne pénètrent jamais le monde où habite notre croyance ». La croyance a à voir avec la vie, vous comprenez ? Le problème c’est que tant que l’on oppose les faits aux croyances — et on a raison d’opposer les faits aux croyances car des brèches peuvent apparaître —, il faut avoir l’humilité du résistant, d’une résistance qui ne tombe pas dans la mégalomanie.

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Il faut prendre conscience, d’un point de vue stratégique, que tant qu’il n’y aura que des faits opposé à des croyances, il n’y aura pas de croyance alternative qui pourra associer la vie à la technique. Et que donc, il n’y a pas de rapport de force. Le rapport de force émerge quand, à partir d’un certain nombre de faits articulés, émerge une croyance. […]

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Il ne faut pas se faire d’illusion par rapport à la période dans laquelle on est. C’est une erreur fondamentale que de se fourvoyer sur ce point. On est dans une période où il faut cumuler des faits, résister comme on peut à l’horreur, et surtout ne pas vouloir prendre de raccourcis. Car les raccourcis ont une tête claire : celle de tous les intégrismes religieux et sectaires qui, aujourd’hui, s’opposent à cette barbarie technologique. Car ce que personne ne veut comprendre, c’est que le développement du terrorisme islamiste, c’est l’autre jambe de la barbarie technologique du post-organique…

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C’est parce que nous sommes dans la barbarie technologique du post-organique que les autres nous disent : « Vous croyez que vous êtes libre de tout, nous on va vous montrer que vous n’êtes libre de rien ». Vous comprenez ? Avec des instruments archaïques et des corps qui saignent.

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Chez nous, en Amérique latine, la version intégriste, fondamentaliste, elle est beaucoup plus sympathique, ce sont les retours des traditions indiennes. C’est très rigolo car quand j’étais jeune, les Indiens voulaient venir à Buenos Aires, aujourd’hui les jeunes de Buenos Aires veulent aller vivre chez les Indiens. Mais effectivement, je ne pense pas qu’il existe de raccourcis. C’est très mignon. C’est moins mignon lorsque quelqu’un dit face à cette horreur virtualisante : « je coupe des gorges ». Mais les deux sont des raccourcis. Il faut avoir la patience de construire des instruments de résistance. Et moi je crois que la joie du vivant sera ce qui pourra faire le rapport de force face a ce crétinisme horrible de la haine du corps technologique [et la barbarie technologique du post-organique].




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