Une aparté, en marge du doc. Vers la minute 30, on parle du rôle de la fabrication d’alcool (et du rôle occupé par les champignons) au début de la sédentarisation, qui aurait pu avoir un rôle non négligeable dans l’essor de l’agriculture. C’est drôle, car cela reprend une idée qui n’a pas si bonne presse, à ma connaissance, en archéologie.
Il existe grosso modo trois modèles explicatifs majeurs qui
peuvent expliquer la sédentarisation et à l’essor de l’agriculture à la fin du
Mésolithique.
1/ Les arguments les plus souvent avancés par les archéologues pour
justifier l’adoption du mode de production agraire invoquent la combinaison
d’une démographie croissante couplée aux pressions exercées par le climat, telle
que la rareté des ressources au cours de la période hivernale.
2 / Le deuxième schéma explicatif (à contre courant su 1er) met en avant le
fait que, pendant cette première phase du Néolithique, la démographie des
groupements humains n’était pas encore très élevée, mais surtout que l’optimum
climatique introduit par l’Holocène avait favorisé les conditions d’une abondance
certaine des ressources naturelles comparé aux époques antérieures. Dans ce
cadre, l’essor de l’agriculture serait lié à la recherche d’une amélioration
des conditions de vie.
3/ Enfin, le dernier modèle met en jeu les relations
interpersonnelles au sein de la communauté et les dynamiques de groupe, où
l’agriculture a pu être encouragée au regard de la notion de prestige. La
production de biens de consommation a pu être, dans ce cadre, rendue nécessaire
pour une utilisation réglée au sein de pratiques rituelles, ou bien servir
indirectement à la conception d’objets, ou de boissons avec l’alcool de riz, vecteurs
de prestige social.
Cette dernière piste, bien que connu depuis longtemps par les anthropologues, est dure à confirmer par des preuves matérielles, et il faudrait pouvoir comparer plusieurs foyers de cultures distincts, mais elle pourrait s’avérer particulièrement éloquente pour expliquer les débuts de la civilisation...
Qu’en pensez-vous ?
Les preuves matérielles ne permettent tout du moins pas de se
prononcer de façon catégorique. Une combinaison de tous
ces facteurs — bien qu’entrant en contradiction apparente
entre eux — est (à vérifier) l’hypothèse actuelle considérée la plus probante afin d’expliquer la
généralisation du passage, lors de cette période, à un mode de production
agraire.