@maQiavel
Salut MaQ,
"Seulement,
l’humain a tendance à s’accrocher à ses croyances, à ses préjugés, à ses idées
préconçues, à son paradigme, tout simplement parce que ces éléments sont
constitutifs de son identité. Ainsi, après un certain temps de rodage, les gens
ne vont plus sur internet pour découvrir des idées nouvelles, mais pour
confirmer celles qu’ils possèdent déjà."
Cela est vrai, mais seulement dans une certaine mesure. Tous
les humains ne sont pas guidés par une forme de conformité obsessionnelle.
Certains oui, mais pas tous. Certains autres sont bien plus guidés par le goût
de la vérité que par celui de la conformité. En l’espace de 2 ou 3 ans, j’ai
énormément changé et cela je le dois à la manne d’informations disponibles sur
internet. J’ai vu des gens changer, plus lentement, sans rupture radicale avec
leurs opinions politiques, mais dans une forme de "glissement"
idéologique.
Fondamentalement, les réseaux sociaux virtuels sont, dans la
pratique, le reflet du réseau social réel. Et ce reflet virtuel du réseau
social réel comporte, lui aussi, une forme de diversité (très relative) sur le
plan social ou politique.
La chose la plus intéressante que je constate parmi les
jeunes générations, c’est le rejet du clivage politique et l’instrumentalisation
des partis diabolisés. (Par exemple : https://www.youtube.com/watch?v=PJIOo9D0cS4)
Cependant, je reconnais qu’il persiste des formes de clivages
latents, persistants. (Les analyses de "gull horizon" qui se
focalisent sur la droite identitaire/réactionnaire ; les invités de thinkerview
qui demeure "politiquement correct" sur les questions des clivages
ethniques et les problématiques identitaires.)
Je ne veux pas
préjuger des dynamiques d’enfermement idéologique et du rapport de force
entre goût de la vérité et goût de la conformité. En situation de stabilité
socio/économique, je dirais que la conformité l’emporte sur la vérité. Mais en
situation de crise et d’instabilité, je pense que ce rapport s’inverserait
"l’émergence
du média internet ne conduira pas seulement à une horizontalisation des
rapports sociaux, mais aussi à leur polarisation sectaire"
C’est vrai, mais
seulement dans une certaine mesure. En pratique, les réseaux sociaux virtuels
sont le reflet du réel (et non l’inverse, du moins pas encore). Donc, même si
une "polarisation sectaire" ou une "radicalisation
idéologique" se produit dans l’espace virtuel, elle retourne
nécessairement au réel. D’une certaine manière, la "passion
militante" ou la "vigueur idéologique" engrangée dans le virtuel
se répand nécessairement dans le réel, parfois de manière extrêmement violente
(cf. les divers attentats islamiques ou racistes), parfois de manière
inattendue et pacifique (cf. ma conférence au sein de l’ENFIP), mais le plus
souvent à travers des discussions plus ou moins animées entre amis, familles ou
collègues.