J’ai toujours eu beaucoup de méfiance à l’égard des gens qui
brandissent la nature humaine comme un argument pour expliquer une chose ou une
autre car , lorsqu’on s’intéresse à l’anthropologie , on se rend compte
que ces références à la nature humaine relèvent de croyances qui en disent plus
sur l’état d’esprit de ceux qui les prononcent que sur notre nature d’homo-sapiens
et il s’agit le plus souvent d’ états d’esprits mortifères et fatalistes qui ne
sélectionnent que les comportements les plus négatifs qu’ils ont sous les yeux
, qui se fondent sur des simplifications historiques et qui ignorent la grande
diversité des communautés humaines.
Concernant la question « La nature humaine est-elle de
détruire » , voici une autre perspective : « Non,
l’humanité n’a pas toujours détruit l’environnement ». L’auteur de l’article
explique entre autres que l’idéalisation du passé est un écueil à éviter mais
qu’ il ne faut pas pour autant tomber dans l’excès inverse , que l’idée selon
laquelle l’être humain a toujours été un destructeur est fausse , qu’un niveau
de vie neutre, cela n’existe pas, ni pour les hominidés ni pour les laitues et
qu’il est logique que notre espèce ait eu un impact énorme sur l’environnement
et sur la faune mais que c’est une simplification que de mettre sur un même plan
d’une part la destructivité de la civilisation industrielle et l’inexorable
expansion de sa technosphère impulsée par le système économique capitaliste et d’autre
part le mode de vie organisé autour de la cueillette , la pêche et la chasse ,
façonner des outils de pierre pour chasser et se vêtir ce n’a pas le même
impact que d’extraire des quantités monstrueuses de pétrole pour se déplacer
toujours plus et plus vite. Affirmer que l’espèce humaine a toujours été
destructrice, c’est nier la complexité des relations qui existent entre les
différentes communautés humaines et leur milieu , c’est nier la diversité des
cultures qui ont jalonné la préhistoire et l’histoire de l’humanité , c’est
ignorer les cultures humaines qui ont vécu et qui vivent encore hors de la
civilisation industrielle.
Il est par ailleurs
faux d’affirmer que les chasseurs-cueilleurs auraient détruit la faune et la
flore partout où ils seraient allés , beaucoup d’entre eux ayant au
contraire enrichit leur milieu naturel. 50.000 ans après le premier peuplement humain de Bornéo, l’île était
encore recouverte d’une forêt luxuriante. La destruction de la forêt de Bornéo
a véritablement commencé au XXe siècle, avec l’exploitation induite par la
civilisation industrielle. Ce n’est pas pour rien qu’aujourd’hui encore 80 %
des zones les plus riches en biodiversité sont des territoires où vivent des peuples autochtones. Selon l’auteur , prétendre
que l’homme a toujours détruit et exterminé son environnement est donc une
mythification.