Pour une
fois, je vais être en désaccord avec Jean Bricmont ( que j’apprécie pour son
travail sur la liberté d’expression, cela va sans dire). Je trouve que les
exemples de purges au sein des partis politiques qu’il donne en début de vidéo
sont mauvais.
Tout parti /
mouvement politique doit avoir une ligne politique claire dans son idéologie et
précise dans ses propositions principales, c’est cette ligne qui constituera son
identité et son socle unificateur. Il est donc normal que quiconque n’adhère
pas à cette ligne ou à ces propositions soient exclus, dans le cas contraire la
discipline collective dans l’action ne serait pas possible. Cela ne veut pas
dire qu’aucun débat ne peut avoir lieu au sein d’un parti / mouvement mais il
ne peut y avoir débat sur les éléments constitutifs de son identité. Prenons
des exemples concrets :
-Génération
identitaire a une ligne politique claire, nette et précise vis-à-vis de l’immigration,
cette ligne est constitutive de l’identité de ce mouvement. Une personne qui
tenterait de lancer au sein de ce mouvement un débat sur les vertus de l’immigration
sera considéré comme un perturbateur, un troll gauchiste cherchant à créer la zizanie,
et il en sera exclu. Et c’est normal, on ne peut pas être dans cette mouvance
et être pro-migrant, cette personne n’avait simplement rien à faire là.
-A l’inverse,
une personne qui serait membre de S.O.S Méditerranée qui a également une ligne
politique claire, nette et précise vis-à-vis de la question migratoire et qui
est constitutive de l’identité de ce mouvement, qui chercherait à lancer des
débats sur les vices de l’immigration serait aussi prise pour une perturbatrice,
un troll d’extrême droite et se ferait dégager, et ce serait aussi tout à fait
normal.
-On peut
prendre d’autres exemples : un individu dans un parti européiste qui chercherait
à lancer le débat de la nécessité de quitter l’UE ou un individu dans un parti
souverainiste qui prônerai le fédéralisme européen, serait dans les deux cas
exclut et à raison, il n’y avait pas sa place. Cela n’a rien à voir avec la
liberté d’expression, il ne faut pas mélanger le droit d’exprimer ses idées
dans la société en général et le droit de les exprimer au sein d’une structure politique
ayant un corpus idéologique prédéfini, une personne qui est exclue d’un
mouvement à cause de ses positions hétérodoxes peut d’ailleurs continuer à exprimer
ses idées en dehors.
Il est donc
normal et logique que Sahra Wagenknecht se soit retrouvée en difficulté au sein
du parti d’extrême gauche allemand « Die Linke » pour ses positions
sur l’immigration, c’est une question de discipline interne à ce parti, il n’y a
aucune violation du principe de liberté d’expression là-dedans.