@Joe Chip
Cette
rhétorique de l’invasion pour décrire les flux migratoires mène à ça, à la
promotion d’exterminations de masse. Si j’avais dit ça hors contexte, on m’aurait
pris pour un paranoïaque qui invente des absurdités et on m’aurait renvoyé à
mes fantasmes mais Mahler a au moins l’honnêteté d’assumer sa position et c’est
appréciable, il illustre bien mon propos par l’exemple. Il y’a aussi beaucoup
de gens qui utilisent cette rhétorique mais qui ne savent pas en tirer les
conséquences qui s’imposent comme le fait Mahler de façon plutôt honnête.
Et pourtant
il n’est pas difficile de comprendre qu’à partir du moment où l’on désigne le
migrant comme l’envahisseur ou le colon, on en arrive très rapidement à une
définition Schmittienne de l’ennemi. Et que fait-on à un ennemi ? On le
détruit avant qu’il ne nous détruise. Ça veut dire que pour se « protéger »,
on en arrive à légitimer toutes sortes d’exactions. C’est binaire, c’est un « eux »
contre un « nous » tous deux essentialisés, peu importe qu’en face il
y’ait des innocents, des femmes ou des enfants, leur substance ethnique est
leur uniforme, ce sont des soldats ennemis et nous sommes en guerre. Et
évidemment, cette perception peut aller bien au-delà du fait de désigner comme
ennemi les seuls migrants, on peut en arriver facilement à désigner ainsi tous
ceux qui ne sont pas de souche européenne, ce sont des ennemis qui par leur
présence sur le sol européen détruisent la substance raciale européenne dans
son homogénéité, ils incarnent le « grand remplacement ». C’est aussi
pour ça que la rhétorique de la guerre civile est si abondamment utilisée dans
la propagande catastrophiste des pseudo-identitaires, le but est de provoquer
la terreur et d’assimiler des civils à des ennemis envahisseurs.
Et évidemment,
lorsqu’on déconstruit ce catastrophisme, on se fait toujours accuser de déni par
moins une personne qui va faire comme si on considérait qu’il n’existe strictement
aucun problème et que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et si
on propose des solutions raisonnables à ces problèmes, elles sont assimilées au
« vivrensemblisme » et donc à de la faiblesse. Et ça peut tourner en
rond comme ça à l’infini.
On dit que j’attaque
beaucoup cette mouvance mais il y’a une raison à ça, ils sont certes minoritaires
et n’ont aucun poids politique électoralement mais ils se font de plus en plus
entendre, ils ont une propagande efficace et même des relais dans la classe politicienne.
Ce sont des gens qui seraient très dangereux s’ils gagnaient encore en
influence.