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Gaspard Delanuit Gaspard Delanuit 10 novembre 2021 00:00

@micnet

"Même si le terme de "journaliste" n’existait évidemment pas à l’époque, en revanche, la fonction existait bel et bien en tant que "relais d’informations auprès du public". Encore une fois, tout est une question de définition et quand vous expliquez que le journalisme est mauvais "par essence", j’aimerais comprendre comment vous le définissez ? Si ça se trouve, une fois votre définition énoncée, on sera d’accord."


L’article cité ne fait que confirmer mon propos. De plus, la communication étant un des critères du vivant, on pourrait aussi bien dire que les végétaux font du journalisme.  smiley

Mais justement, il ne faut pas le dire. Le journalisme est un concept moderniste et cette activité est mauvaise par nature, parce qu’elle remplace la libre circulation de l’information et des opinions sincèrement exprimées (ce que nous faisons en ce moment même) par une activité devant fatalement, par sa forme précipitée ("journal" à pour racine "jour") et putassière (il faut capter l’attention, flatter "l’audimat"), s’ériger en puissance de sidération des masses au détriment de la réflexion posée et dépassionnée. Voyez par exemple l’odieux traitement réservé par le "journalisme" courant à la réflexion scientifique et médicale en cette période critique. Voyez ce que sont devenues les fameuses "revues scientifiques à comité de lecture" gangrénées par la peste journalistique. Les enjeux ne sont pas seulement intellectuels ou théoriques : le "journalisme" détruit la vie et la liberté ; disons le clairement le "journalisme" tue. 

On pourra toujours dire qu’il y a de bons journalistes. Cependant, même dans le meilleur des cas, ceux-ci ne font que compenser insuffisamment la perversion apportée par l’ensemble de l’industrie journalistique elle-même. Nous pouvons vérifier que le journalisme est mauvais par essence en observant que globalement cette industrie sert beaucoup plus le mensonge que la vérité. Le journalisme corrompt même la langue (les fautes de français sont répandues et banalisées par les journalistes à l’oral comme à l’écrit). Sur une île déserte sur laquelle nous tenterions de faire société, celui qui aurait l’idée de faire du journalisme commencerait par colporter des ragots et à manipuler l’opinion tout en prétendant communiquer des informations. Ce "journaliste" s’interposerait entre les personnes en "médiatisant" l’information alors même que l’information n’avait auparavant nullement besoin de lui pour se transmettre naturellement et directement entre les habitants. La publicité, le sensationnalisme et le voyeurisme composeraient le sinistre cortège de son inspiration maléfique, au détriment du bons sens comme de la véritable réflexion émanant des sages et des érudits. 

Si vous réfléchissez bien (pas comme un journaliste), vous verrez qu’à chaque fois que vous penserez à un journaliste qui n’est pas une ordure ou un sale con au service d’une industrie putassière cherchant à exploiter la connerie des masses, un autre mot plus précis que "journaliste" pourra vous venir à l’esprit : critique, sociologue, écrivain, caricaturiste, documentaliste, enquêteur, organisateur de débat, ou même "blogueur"... Et en même temps, chacune de ces activités peut sombrer dans le vil "journalisme", dès qu’elle ne s’adresse plus à l’intelligence ; à chaque fois, tout simplement, qu’elle n’est plus sincère.

C’es donc bien une question de mot, mais cette question n’est pas anodine, car elle implique des enjeux énormes et concerne le destin de notre civilisation ou plutôt le destin de l’humanité au-delà de cette civilisation agonisante. Le journalisme est le véritable ennemi de la liberté d’expression qu’il prétend incarner. C’est comme si le juge était en fait l’assassin du procès qu’il instruit. C’est quelque chose qui est difficile à admettre parce que cela implique un gros effort de la conscience et une redistribution complète de notre schéma intellectuel ; mais quand on comprend cela, on dispose d’une clef qui ouvre de nombreuses portes. 




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