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Accueil du site > Tribune Libre > Avec François Hollande, régalons la finance !

Avec François Hollande, régalons la finance !

Le 22 janvier 2012, le candidat Hollande lançait devant une foule conquise, réunie au Bourget : « si l’adversaire est la finance, alors, il faut l’affronter ! » C’était sans nul doute dans cet état d’esprit qu’il avait décidé de convoquer les banques françaises à l’Elysée ce vendredi 19 juillet. Un rapide examen de son bilan suffit pour s’en persuader.

 

 

« Maîtriser la finance commencera ici par le vote d’une loi sur les banques qui les obligera à séparer leurs activités de crédit par rapport aux opérations spéculatives » annonçait Hollande au Bourget. La loi adoptée le 18 juillet ne prévoit en rien une séparation, mais une « filialisation des activités ». Pour le chercheur Gaël Giraud, celle-ci revient « à exiger la reconduction du statu quo ».

 

« Les produits financiers toxiques […] seront purement et simplement interdits » lançait le candidat socialiste. La loi bancaire ne prévoit aucune disposition dans ce sens. Idem pour l’encadrement des bonus des traders ou l’interdiction des stock-options [1].

 

« Aucune banque française ne pourra avoir de présence dans les paradis fiscaux » promettait le futur Président. Là encore : promesse non tenue. La loi bancaire prévoit des règles de transparence renforcée, loin d’être suffisantes. Les mesures annoncées au lendemain de la démission du ministre du Budget pour évasion fiscale, relève quant à elle de la pure diversion [2]…

 

« Enfin, concluait Hollande, je proposerais une véritable taxe sur les transactions financières avec ceux en Europe qui voudront la mettre en œuvre avec nous ». Le hic, c’est que, de l’aveu même du Ministre de l’économie, la France veut désormais couler la taxe sur les transactions financières, sous le prétexte qu’elle coûterait trop cher pour les banques françaises [3] !

 

N’en jetez plus : les chroniques de l’« affrontement » entre Hollande et la finance se résument à une succession de reculades, de pantalonnades en volte-face et promesses non tenues. Il faut dire qu’Hollande a su s’entourer d’un ministre du budget qui s’est avéré être un fraudeur fiscal, ainsi que d’un ministre de l’économie qui s’autoproclame « ministre des banques » et leur « partenaires »… Lui-même ancien Vice-président du Cercle de l’industrie, lobby patronal fondé avec l’actif soutien de Dominique Strauss-Kahn.

 

Dans ce contexte, pas de surprise, cette rencontre du 19 juillet avec les banques françaises s’est avérée fructueuse… pour la finance ! Le lendemain, Bercy annonçait que les banques recevront plus de 30 milliards d’euros issus de l’épargne du livret A... dont le taux va par ailleurs baisser au plus grand bénéfice des assurances-vie.

 

Le programme du candidat socialiste annonçait : « avec François Hollande, régulons la finance ». Une faute de frappe, sans doute. « Avec François Hollande, régalons la finance » semble plus proche de la réalité.

 

Tags : François Hollande Finance




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7 réactions à cet article    


  • 11 votes
    bergerlotois 22 juillet 2013 16:27

    Et vive la vaseline plutôt...


  • 5 votes
    innsa 22 juillet 2013 16:12

    Sur le rejet des compte de campagne de Sarkozy, ce qui m’a choqué n’est pas qu’il n’ait pas tout déclaré. Ce qui m’a choqué est que pour faire campagne, il lui fallait demander 11 millions d’euros à une manque. 11 millions d’euros !
    Hollande lui aussi a demandé des sous à un banque pour faire campagne.
    Sans les banques, les candidats à la présidence ne peuvent pas mener une campagne électorale digne de ce nom.

    Les banques n’ayant pas l’obligation de prêter à un candidat, s’il y en a un qui fait chier pendant son mandat, il pourra se gratter à la prochaine élection pour avoir 11 millions d’euros.

    Donc tout doux le chien... gentil le chien... gentil toutou !


    • 2 votes
      Jerome33 22 juillet 2013 16:34

      11 millions c’est l’Amende. Ca coute plus cher que ça une campagne présidentielle. Et encore on ne va pas commencé à compter les dessous de table.



    • 3 votes
      Voter Après la Monnaie Voter Après la Monnaie 22 juillet 2013 20:04

      Après Mitterrand, Hollande à son tour va comprendre que tant qu’on est dans un monde de monnaie, c’est la monnaie qui dirige le monde et que ce monde n’est pas un "hasard".
      Vouloir aller contre, c’est bien, mais dès qu’on oublie les règles du jeu, ça va encore pire !
      Vive l’exemple Chavez avec les revenus du Pétrole ! Il n’a rien pu faire réellement face au système, et tout s’écroulait sans le fric du pétrole.
      Droite, gauche, extrême gauche, extrême droite, centre, verts, tous esclaves du système.
      Amen.
      smiley


      • 1 vote
        Nora Inu Nora Inu 22 juillet 2013 22:17

        J’ai vraiment apprécié ce jeu de mot qui n’en est pas un .

         

        C’est du lourd !!!


        • 4 votes
          BA 22 juillet 2013 23:31

          Lundi 22 juillet 2013 : Eurostat publie les chiffres de la dette publique du premier trimestre 2013.

           

          La Grèce, l’Italie, le Portugal, l’Irlande, la Belgique, la France, l’Espagne, le Royaume-Uni, Chypre sont en faillite.

           

          La dette publique de ces Etats atteint des sommes inimaginables.

           

          La dette publique de ces Etats est hors de contrôle.

           

          Les soi-disant « plans de sauvetage » de l’Union Européenne, de la BCE et du FMI sont un échec total.

           

          En Europe, plus personne ne contrôle quoi que ce soit.

           

          La question est donc :

           

          « QUAND vont avoir lieu ces défauts de paiement ? »

           

          1-  Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 305,291 milliards d’euros, soit 160,5 % du PIB.

           

          2-  Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2034,763 milliards d’euros, soit 130,3 % du PIB.

           

          3-  Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 208,284 milliards d’euros, soit 127,2 % du PIB.

           

          4-  Irlande : dette publique de 204,054 milliards d’euros, soit 125,1 % du PIB.

           

          5-  Belgique : dette publique de 394,220 milliards d’euros, soit 104,5 % du PIB.

           

          6-  France : dette publique de 1870,294 milliards d’euros, soit 91,9 % du PIB.

           

          7-  Espagne : dette publique de 922,828 milliards d’euros, soit 88,2 % du PIB.

           

          8-  Royaume-Uni : dette publique de 1385,701 milliards de livres sterling, soit 88,2 % du PIB.

           

          9-  Chypre : dette publique de 15,342 milliards d’euros, soit 86,9 % du PIB.

           

          http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-22072013-AP/FR/2-22072013-AP-FR.PDF


          • 1 vote
            Nora Inu Nora Inu 23 juillet 2013 00:03

            La médaille d’or :

             

            USA : 101,6% de dette publique officielle .

             

            Sans compter l’endettement privé qui double ce chiffre .

             

            Ramené par habitant , les grecs sont 60% moins endettés que les ricains .

             

            Et je ne compte même pas les 85 milliards émis par Bernanke chaque mois .

             

            Le compteur de la dette est-il encore fonctionnel , à NY ?

            Je ne trouve pas la webcam .

             

            Le pays le plus endetté est les states .

             

            Vive le libéralisme !



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