Brûler les forêts pour sauver le climat ?

Une décision historique qui complique la vente des bois issus de coupes rases

Je sais que c’est souvent compliqué de bien expliquer les arcanes des décisions qui sont prises par l’Union Européenne. Mais c’est très important, car c’est une part importante de notre travail de l’influencer. Et là, nous venons de remporter une belle petite bagarre. Vous le savez sans doute, mais l’Europe a pris l’engagement de ne plus importer de produits issus de la déforestation. Klervi vous prépare un décryptage complet bientôt. Nous avons réussi à profiter de ce nouveau règlement pour glisser une règle qui pourrait bien compliquer la tâche aux raseurs de forêts sous nos latitudes. Si une forêt naturelle ou semi-naturelle est rasée pour être remplacée par une plantation, une triste spécialité dans de nombreux territoires comme le Morvan, la Dordogne ou les Landes…et bien le bois ne pourra plus être mis sur le marché !

Nous sommes encore en train d’évaluer la portée de cette mesure avec nos avocats mais c’est potentiellement un énorme levier d’action !

C’est surtout la preuve qu’il est parfois fastidieux et usant de se battre au niveau européen mais que, quand ça passe, celà ouvre de belles perspectives pour mieux protéger nos forêts.

Un ministre de la transition écologique qui gagne un précieux arbitrage

Encore mieux.

Vous savez qu’à Canopée, nous sommes très vigilants à ce que l’on ne maquille pas derrière des projets de plantation d’arbres des opérations de coupes rases injustifiées. Nous avons ainsi montré dans cette enquête comment certaines entreprises détournent les aides publiques pour planter des résineux.

Eh bien, nous avons eu le plaisir de recevoir un courrier de M. Béchu, ministre de la transition écologique, nous annonçant que le gouvernement allait mettre fin à ces abus et renforcer les conditions d’accès aux aides publiques.

Excellent, nous l’avons donc félicité publiquement. Tout en lui assurant que nous serons très vigilants à ce que cette décision ne soit pas sabotée ou amoindrie.

Sans un énorme travail de fond, nous n’aurions jamais obtenu cet engagement. Nous consacrons énormément de temps à cette partie cachée de l’iceberg : produire des rapports, organiser des conférences, participer à de multiples réunions…. Parfois, nous avons vraiment l’impression de ramer, avec des moyens dérisoires, mais quand on retrouve nos arguments dans les arbitrages pris par les ministres, ça nous rebooste !

Des voix de forestiers qui s’expriment pour se désolidariser des pires pratiques

Encore un exemple qui nous donne un peu d’espoir et montre que le changement est possible.

Je vous donne rendez-vous vendredi 10 février à 18h30 pour un incroyable débat sur les coupes rases dans les Landes. Il y a un an, ce débat aurait été impossible. Mais aujourd’hui, les lignes bougent et le puissant syndicat des propriétaires forestiers privés du Sud-Ouest est prêt à s’engager. 

A suivre demain en direct sur notre chaine Youtube et sur nos réseaux sociaux.

Le bois énergie : LA nouvelle menace