Discours de la servitude volontaire : plus que d’actualité !
En ces temps troublés bien plus par la virulence de choix politiques liberticides que par la virulence d'un virus qui ne connaît pas les frontières, le Discours de la servitude volontaire de La Boétie paraît plus que jamais d'actualité.
Le Précepteur, avec clarté et pédagogie, nous présente ce texte fondamental qui remet fortement en question nos préjugés et nos comportement d'éternelles victimes face à la tyrannie. Contrairement au discours ambiant moderne qui nous assigne à nous plaindre en permanence de la "méchanceté des tyrans", La Boétie, au contraire, nous explique que les principaux responsables de la tyrannie ne sont pas les tyrans eux-mêmes mais bel et bien les tyrannisés. Ainsi le tyran n'est puissant que parce que les dominés le veulent bien. Le simple fait pour les dominés de se plaindre du pouvoir des dominants est une manière, pour les dominés, de se déresponsabiliser de la situation et donc d'accepter celle-ci de fait.
Par analogie avec la période actuelle, si les français continuent d'accepter ce qu'ils subissent depuis des décennies, à savoir l'érosion progressive de leurs libertés individuelles avec à la tête d'entre elles la liberté d'expression, il ne faudra pas qu'ils viennent ensuite se plaindre des conséquences.
Les manifestations contre le pass sanitaire sonneraient le signal d'un commencement de réveil ?
Vidéo à consommer et à faire circuler sans modération
Voici un extrait du Discours cité dans la vidéo qui résume parfaitement ce thème et qui devrait, d'après moi, être absolument enseigné dans toutes les écoles.
Cet extrait est tout simplement bluffant d'actualité :
"Pauvres gens misérables, peuples insensés, nations opiniâtres à votre mal et aveugles à votre bien ! Vous vous laissez enlever sous vos yeux le plus beau et le plus clair de votre revenu, vous laissez piller vos champs, voler et dépouiller vos maisons des vieux meubles de vos ancêtres ! Vous vivez de telle sorte que rien n’est plus à vous. Il semble que vous regarderiez désormais comme un grand bonheur qu’on vous laissât seulement la moitié de vos biens, de vos familles, de vos vies. Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette ruine, ne vous viennent pas des ennemis, mais certes bien de l’ennemi, de celui-là même que vous avez fait ce qu’il est, de celui pour qui vous allez si courageusement à la guerre, et pour la grandeur duquel vous ne refusez pas de vous offrir vous-mêmes à la mort. Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps, et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire. D’où tire-t-il tous ces yeux qui vous épient, si ce n’est de vous ? Comment a-t-il tant de mains pour vous frapper, s’il ne vous les emprunte ?
Les pieds dont il foule vos cités ne sont-ils pas aussi les vôtres ? A-t-il pouvoir sur vous, qui ne soit de vous-mêmes ? Comment oserait-il vous assaillir, s’il n’était d’intelligence avec vous ? Quel mal pourrait-il vous faire, si vous n’étiez les receleurs du larron qui vous pille, les complices du meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous-mêmes ? Vous semez vos champs pour qu’il les dévaste, vous meublez et remplissez vos maisons pour fournir ses pilleries, vous élevez vos filles afin qu’il puisse assouvir sa luxure, vous nourrissez vos enfants pour qu’il en fasse des soldats dans le meilleur des cas, pour qu’il les mène à la guerre, à la boucherie, qu’il les rende ministres de ses convoitises et exécuteurs de ses vengeances. Vous vous usez à la peine afin qu’il puisse se mignarder dans ses délices et se vautrer dans ses sales plaisirs. Vous vous affaiblissez afin qu’il soit plus fort, et qu’il vous tienne plus rudement la bride plus courte. Et de tant d’indignités que les bêtes elles-mêmes ne supporteraient pas si elles les sentaient, vous pourriez vous délivrer si vous essayiez, même pas de vous délivrer, seulement de le vouloir"
Etienne de la Boétie, Discours de la servitude volontaire
Tags : Philosophie Psychologie
9 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON