Du bonheur, de la poésie et de la Palestine : la dernière interview de Stéphane Hessel
Il a fini de « danser avec le siècle ».
Stéphane Hessel est décédé, dans la nuit, à l’âge de 95 ans.
La vie de ce diplomate de carrière, féru de poésie, fut émaillée d’engagements en faveur de plusieurs causes, notamment relatives à la « solidarité internationale ».
Son dernier combat était pourtant le plus controversé.
En 2003 avec son épouse et Yasser Arafat
L’homme, dont le père était juif et qui a lui-même connu la torture et la déportation dans les camps de concentration, était régulièrement visé, encore aujourd’hui, par les thuriféraires les plus zélés et les plus odieux d’Israël : à la manière d’Elisabeth Lévy, Pierre-André Taguieff ou Gilles-William Goldnadel, ceux-ci ne tolèrent pas qu’un membre de la communauté juive, considéré de facto comme un traître, puisse soutenir le boycott international des produits israéliens en provenance des territoires palestiniens occupés.
En janvier 2009, l’homme, toujours empli de fougue, avait participé aux manifestations contre les sanglantes attaques du territoire de Gaza.
Trois ans plus tard, de passage à Strasbourg en compagnie d’Elias Sanbar, Stéphane Hessel ne manquait pas de fustiger, avec une certaine ironie, les « indignés » israéliens qui protestèrent contre « le prix du fromage » en négligeant « l’occupation illégale, par leur pays, de la Palestine » (à 3 ?).
La question palestinienne était encore qualifiée récemment par le facétieux trublion de « problème pesant » pour l’équilibre mondial. C’était le 22 janvier 2013 : le journaliste indépendant Mathias Leboeuf avait réalisé un entretien avec Stéphane Hessel. En guise d’introduction à la discussion, ce dernier confessait sa fatigue et regrettait, le sourire aux lèvres et avec courtoisie, de ne pas être plus présentable.
Stéphane Hessel avait ainsi accordé sa dernière interview. Il y fut question de la joie « spinozienne » héritée de sa mère, du « bonheur » vécu auprès de son épouse depuis 35 ans, de sa passion pour la poésie et de l’enjeu du combat pour la Palestine.
En 1935 avec sa mère et son frère
« Lorsque je pose la question « Où faut-il aller ? », la réponse vient tout de suite. Il faut aller à la mise en oeuvre de la Déclaration universelle des droits de l’homme » : telle fut la dernière phrase prononcée alors par l’ancien résistant.
[Source : http://hichamhamza.wordpress.com/2013/02/27/stephane-hessel/ ]
Tags : Palestine Stéphane Hessel
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