@yoananda2
L’installation du "complotisme" en France, depuis le Cercle de l’Oratoire, vers 2003/2004, a niqué les cerveaux. La transformation en chiens de Pavlov s’est répandu dans la population et il s’est approfondi au point que maintenant, tout ce qui est hors de la doxa, qui elle même s’est calcifiée, est complotiste.
Dans les journaux, à l’époque de Mitterrand (sans doute avant, mais je n’en ai pas le souvenir), le mot "complotEUR" était récurrent (et "complotiste", n’existait pas). Mitterrand avait remplacé des hauts fonctionnaires pour placer des gens à lui : c’était dénoncé comme abus de pouvoir, l’Etat ne lui appartenant pas, il était comploteur. Ça fait rire maintenant de penser à ça, c’est le vieux monde.
Il était naturel, sain, évident, qu’il fallait surveiller les gens qui ont du pouvoir. Comme il était évident que le pouvoir est ambivalent : il peut être bienveillant ou malveillant. Cette suspicion naturelle limitait, compliquait les velléités malveillantes de celui qui avait le pouvoir.
Maintenant, c’est effacé par le réflexe pavlovien du "c’est complotiste", contre les autres, mais aussi contre ses propres pensées.
Pas sûr mais possible : un Macron en 2017, n’aurait pas été élu avec cette méfiance un peu paysanne : on ne sait d’où il sort, il a l’air d’un gosse sans expérience, avec juste de l’ambition pour lui, il vient de la banque et pas n’importe laquelle, Rothschild lui-même, dont on s’en méfie aussi.
Et pour ceux qui ont le pouvoir, c’est devenu open bar. Ils ne sont plus méfiés socialement, car c’est complotiste, donc c’est l’ivresse, l’hubris et deviennent insensés, comme Macron maintenant. Même pour un gauchiste : il se méfie du patronat car il exploite le prolétariat. Mais le super géant patron, un Bill Gates, un Soros, un Bezos : c’est complotiste de s’en méfier, ils sont gentils, bienfaiteurs. Et eux ont les mains entièrement libres de leur pouvoir démesuré, alors qu’ils sont, de fait, sociopathes.
Quant-aux paranos, ténébreux, monomaniaques, zarbis, idiots de villages ils ont toujours existé, c’est quasiment sociologique. Si on veut comprendre comment fonctionne un quartier ou un village, ce n’est pas en enquêtant dans un hôpital psychiatrique qu’on peut avoir la jauge.