L’histoire de Jessica, la fillette harcelée par des internautes

Jessi Slaughter ou Jessica Leonhardt est en train de vivre un cauchemar. C’est tellement gros qu’on se demande si c’est vrai…

 

Jessica Leonhardt est une fillette de 11 ans. Elle vit en Floride. Elle a l’air d’être à l’aise avec internet et semble passer de nombreuses heures derrières son clavier et sa Webcam. Jessica Leonhardt c’était aussi Kerligirl13, une adolescente qui chatte grâce à une Webcam. Elle fait un usage peu sage de sa webcam.

 

A l’origine du harcèlement des internautes, une rumeur lancée sur le site Stickydrama. Cette rumeur parle d’une liaison entre elle et Dahvie Vanity, 25 ans, un chanteur d’un groupe dont elle est fan. Elle ne contredit pas la rumeur et préfère provoquer les internautes dans les commentaires. Elle reçoit alors des insultes.

 

La semaine dernière, la fillette décide de s’adresser à ces internautes qui, selon elle, la harcèlent via des commentaires et les provoque cette fois ci avec une vidéo : "Je suis heureuse, (...) si vous n’êtes pas content je vous mets un pistolet dans la bouche et je réduis votre cervelle en bouillie (...) je suis plus jolie que vous."

 

Voici la vidéo :

 

 

Cette vidéo va avoir de fortes répercussions.

 

Cette vidéo est relayée sur Tumblr et sur 4Chan.org. Un effet viral se met en place et de nombreux internautes vont décider de lui pourrir la vie. Des internautes mal intentionnés, des trolls décident d’en faire un bouc émissaire. Sa boite email, son compte Facebook sont l’objet d’un déluge d’insultes. Son adresse et son vrai nom finissent sur la place publique. Des internautes du site communautaire 4Chan diffusent ses coordonnées. L’affaire prend alors un tout autre aspect : elle passe du virtuel au réel. La cyberagression prend de l’ampleur.

 

Le harcèlement dont semble être victime la fillette touche toute la famille dans leur vie quotidienne : menaces de mort, appels téléphoniques, lettres, envoi de pizzas à son domicile, mise en ligne sur le site Craigslist d’annonces de prostitution renvoyant vers son adresse etc.

 

Elle s’adresse alors encore une fois à ces internautes anonymes qui la menacent via Webcam le 16 juillet. Elle craque. Elle est en larme. Son père s’adresse également aux internautes de manière virulente et les menace à son tour. Il hurle que la cyberpolice va intervenir et a identifié les internautes : « Les conséquences ne seront plus jamais les mêmes. J’ai retourné vos commentaires. Vous vous êtes fait prendre. J’ai prévenu la cyberpolice ». Son intervention ne fait que mettre de l’huile sur le feu : les moqueries vont alors toucher directement le père : des parodies voient le jour, une fiche sur le site Knowyourmeme est créée.

 

 

Se pose la question de la responsabilité des parents. Ils affirment qu’ils n’étaient pas au courant avant les faits que leur fille postait de telles vidéos sur le Net. Pourquoi ont-ils laissé leur fille surfer sur le Net sans se préoccuper de savoir sur quels sites elle allait et ce qu’elle faisait avec sa Webcam. Ce genre de fait divers, s’il est avéré, devrait alerter les nombreux parents et les inciter à la vigilance. D’ailleurs je ne serais pas surpris de voir une société de logiciel de contrôle parental être derrière ce qui serait un buzz réussi. Mais on n’en sait rien. Le site Gawker est le premier à avoir raconté l’histoire.

 

La police est intervenue à son domicile plusieurs fois. Notamment après la deuxième vidéo, et selon la mère de Jessica interrogée sur un site de mamans américaines, MomLogic, la police a voulu s’assurer que Jessica Leonhardt allait bien et qu’elle n’était pas battue. Un centre de protection des mineurs aurait accueilli la fillette afin que les choses se calment, et la famille serait placée sous protection policière, selon un deuxième article de Gawker.

 

Les médias américains abordent de manière relativement frileuse cette affaire même si elle est évoquée sur la plupart des sites de ces médias selon Arrêts sur Image.

 

Que penser de cette affaire ? Est-ce un fake ? Si tout cela est vrai, alors cette affaire fait froid dans le dos et montre des dangers de l’Internet car le réseau amplifie les actions et démultiplie les possibilités. Cela peut être un atout quand la force du Net est utilisée à bon escient, mais cela peut aussi devenir un danger. Les dérives de certains jeunes, de certains trolls sont condamnables. Autant la fillette et sa famille ne sont pas fins de tomber dans une telle provocation, autant ceux qui la harcèlent sont également stupides… Cela montrerait que le phénomène viral lié a des comportements mimétiques peut participer à une radicalisation et à des phénomènes de groupes.

 

Toutefois, peu de sites évoquent la possibilité d’un canular, alors que beaucoup d’éléments (le père qui hurle, la fillette en pleurs, les provocations, le peu de reprises dans les médias classiques, des éléments vagues autour de la police etc.) sont autant d’indices d’un buzz bien orchestré.