Le sexe du pouvoir

 

Moi-même : Il paraît que les louves ne se mangent jamais entre elles, vous y croyez vous ?

Moi : l’horreur... c’est vous !

Moi-même : la marquise de Sade... c’est comme ça qu’on vous appelle n’est-ce pas ?

Moi : oui, c’est mon nom de code

Moi-même : vous voir égarée sur le terrain du sexe est un véritable régal... vous voulez que je vous dise... et au risque de vous effrayer ... lorsque je vous écoute, c’est tout ce que j’entends... sous vos beaux discours, le bas-fonds de vos désirs... au cœur même de vos poèmes, le bas ventre ... du sexe et du sang... voilà tout le sens de vos textes.

Moi : du ventre... j’ai pas trouvé mieux pour retrouver le centre... le centre de gravité

Moi-même : non... pas le ventre... mais le bas ventre... vos pensées les plus élevées portent encore la trace du bas ventre... vous en parlez sans vraiment oser en parler... non... pas le sexe mais votre silence sur le sexe.

Moi : je ne veux pas le mal !

Moi-même : permettez-moi d’en douter. Vous voulez le mal parce que vous allez mal... dans votre lien avec la vie ... dans votre lien avec les autres... c’est au niveau de votre sexualité que vous êtes mal en point... très mal en point.

Moi : non... ce n’est pas une question de sexe... c’est entièrement fondé sur la marchandise... le sexe n’est rien d’autre qu’un objet comme un autre dans un système où tout s’achète et tout se vend. Lorsqu’on ne peut pas se payer sa machine, on la vole lorsqu’on n’a aucune prise sur la machine on la viole... point barre !

Moi-même : ça vous fait peur, avouez le ! Le sexe est violence et passion ... c’est pourquoi il fait peur.... le mal est là dans votre regard porté sur le sexe.

Moi : je ne crois pas au sexe.

Moi-même : et pourtant il existe... le sexe occupe tout le terrain ... vous prend la tête, le cœur et l’esprit. Et quand il vous a pris l’esprit, il a tout pris !

Moi : taisez-vous... taisez-vous !

Moi-même : la sexualité, en chacun, ne dit rien d’autre que la violence de notre désir de vivre et d’accroître notre puissance... désir... force et désir... c’est inscrit dans la chair. Putain ! Qu’avons nous vécu de plus fort qu’une rencontre entre deux corps.

Moi : je fais toujours ce qui me plaît sans en référer.... parce que je ne connais que mon plaisir et pour l’assurer... je peux donner la mort... Mais j’accepte aussi de la recevoir

Moi-même : ne me regardez pas comme ça !

Moi : je vous ai prévenu... je vous ferai tout le mal que je voudrai. Maintenant faites-moi tout le mal que vous pouvez.

Moi-même : vous êtes une chienne

Moi : et pourquoi haïr l’animal qui est en nous (et elle commence à lui aboyer dessus)

Moi-même : la vie m’a appris qu’à montrer qui je suis... ça profite toujours à quelqu’un d’autre que moi.

Moi : dans ce cas, ne vous montrez pas.... on a inventé le Hijab pour ça

Moi-même : c’est votre peau que je veux, madame la marquise

Moi : je sais... il est impossible de ne pas en vouloir à celle qui vous ressemble !

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